Dracula Untold

Vlad Tepes III a construit sa réputation sur la peur qu'il infligeait à ses ennemis, cette fois il passe à l'étape supérieure et déchaîne les éléments contre eux lorsqu'il ne les attrape pas par la carotide.

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En salles le 1 octobre

Vlad Tepes (Luke Evans) dit « l’empalleur » est un prince « roumain » tout juste rentré de son service forcé au sein de l’Empire Ottoman. Marié à la belle Mirena (Sarah Gadon) père du jeune Ingeras (Art Parkinson) il assume depuis avec bienveillance ses nouvelles fonctions royales, bien que sa réputation de guerrier impitoyable le précède, il n’en demeure pas un moins un héro dans le cœur de son peuple. Au cours d’une sortie avec les gardes de sa cour, il découvre une pièce d’armure de soldat turque gisant dans la rivière. Dans les profondeurs de la montagne en amont, Vlad et ses compagnons constatent avec effroi que le sol est jonché d’ossements de soldats. Le responsable n’est nul autre qu’un être maléfique et légendaire que les moines craignent. Le prince en ressort miraculeusement indemne mais fait jurer aux moines de garder l’existence de la créature secrète. Prenant la disparition de leur escouade pour un affront, les émissaires de l’Empire Ottoman réclament en plus d’un impôt en argent, un millier de jeunes hommes pour rejoindre les rangs de leur armée. Vlad entend raisonner le sultan, jadis frère d’armes, en usant de diplomatie mais rien n’y fait. Mehmet II (Dominic Cooper) réitère la demande. Y répondre par la négative équivaudrait à un acte de guerre ce que les conseillers du prince ne cesseront de lui répéter. Tandis que la détresse de son peuple grandit, et terrifié à l’idée d’envoyer son fils en exil afin d’exaucer le souhait du sultan, Vlad assassine les émissaires scellant ainsi le destin des siens.

Alors que tout semblait perdu, le prince retourne dans la montagne en quête d’un pouvoir qui pourrait bien être leur salut. Mais un grand pouvoir implique de grandes ok je sors.

Contrairement aux idées reçues, Dracula Untold n’est pas une énième réinterprétation de l’œuvre de Bram Stocker. Le film prend plutôt le parti de coller à la réalité historique et plus précisément aux récits du vrai Vlad Tepes en y ajoutant un élément fantastique, tout en faisant un anti-héro. En ce sens, on le qualifierait de prequel car on remonte aux origines du mythe pour mieux comprendre l’homme avant la bête.

Luke Evans

Dracula Untold mange à tous les râteliers du blockbuster à succès des dix dernières années ; tout en levant le pied sur la violence pour faire venir les spectateurs les plus jeunes. Les similitudes avec « 300 » de Zack Snyder adapté du roman graphique de Frank Miller et le « Batman Begins » de Nolan sont légion. On n’ira pas jusqu’à le qualifier de plagia car c’est Legendary qui a produit les deux premiers et celui-ci aussi. Il n’empêche que déjà à l’époque des voix s’étaient élevées pour constater l’étrange similitude s’agissant des visuels de Batman Begins et Dracula Untold.

 

Poussons le bouchon plus loin voulez-vous ?

 

Le prince habite un somptueux château, il dispose de majordomes, certains le voient comme un héro, mais beaucoup le craignent. Il porte la cape à merveille, il est actif la nuit et sympathise avec les chauves-souris. Il a passé la quasi totalité de son enfance sans ses parents et a suivi l’entraînement d’une unité d’élite. Oui pour n’importe quel personne plus ou moins familière avec l’univers du chevalier noir, Dracula Untold c’est Batman Begins avec des vampires.

 

Similitudes

 

Mais qu’est-ce que ça vaut ?

 

Les seconds rôles font tapisseries quand ils ne s’expriment pas avec un accent turc digne des films d’espionnage des années 80, mention spéciale pour Dominic Cooper qui ne nous aura pas éclaboussé par son talent.

Pourtant Charles Dance (Tywin Lannister dans Game Of Thrones) tire son épingle du jeu sans trop forcer. Sa voix si distinctive, son charisme, ses lignes de dialogues font remonter le niveau global du film. La réalisation n’est pas désastreuse cependant elle ne mérite pas non plus une quantité infinie d’éloges. Pour un coup d’essai Gary Shore s’en sort avec relativement peu de dégâts. Les scènes de combats rapprochés sont filmées caméra à l’épaule, tout ça est trop chaotique pour qu’on y voie vraiment quelque chose. Ou alors c’était l’effet recherché. Car s’il y a bien quelque chose de positif hormis la prestation de Charles Dance c’est l’étalage des pouvoirs du Comte Dracula :

Ici tout est dans la démesure, des scènes dantesques qui lorgneraient presque du côté du final de Man Of Steel. Les dommages collatéraux en moins. Le film passe en vision subjective afin de permettre au spectateur de voir à travers les yeux de Dracula, qui dispose de sens aiguisés, d’une vision nocturne intégrée ainsi qu’une caméra thermique.

Sarah Gadon
Sarah Gadon

Enfin Luke Evans, charismatique et plutôt beau gosse, il en fait assez pour garantir moult suites du même acabit en cas de succès. Propre dans son interprétation sans pour autant jouer du Shakespeare (même si le récit s’y essaye par moments) il est crédible en seigneur ayant à cœur de protéger les siens tout en faisant son possible pour conserver son humanité. Il parvient même à nous émouvoir dans une scène spoilée par la bande annonce, mais nous n’en dirons pas plus.

 

Le mot de la fin

 

Dracula Untold est un comic book movie (film de super hero) avec un vampire, il en emprunte tous les codes mais surtout les clichés. Un héro au cœur du film, des seconds rôles inexistants si on fait exception de la copie rendue par l’excellent Charles Dance. Visuellement ça n’arrache pas la rétine et il y a des moments franchement épiques. Un moment de cinéma plutôt agréable sans prise de tête pour ceux qui n’ont pas encore fait une overdose de film d’action.

 

 

 

Dracula Untold

Pays: USA

Réalisé par: Gary Shore

Scénario: Matt Sazama/ Burk Sharpless/Bram Stoker

Durée: 92 min

Genre: Action, fantastique, horreur

Date de production: 2014

 

Interprétation

Luke Evans

Sarah Gadon

Dominic Cooper

Art Parkinson

Charles Dance

Paul Kaye

 

Équipe technique

Photographie: John Schwartzman

Musique: Ramin Djawadi

Montage: Richard Pearson

Direction artistique: Paul Inglis

Effets spéciaux: Nils Bleeck

SOURCESite Officiel
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Je termine mes études de master en droit à l'université Genève après avoir obtenu mon Bachelor à Lausanne. Passionné de jeux vidéos, ciné & séries depuis mon plus jeune âge, je suis aussi avec ferveur les matchs du football club d' Arsenal tout en tapant dans le ballon quand l'occasion se présente. J'aime tuer le temps dans les transports, soit le nez dans un bouquin, avec un chapitre du shonen weekly jump, ou tout simplement en traînant sur internet. Je me suis fait les dents en pondant des avis pour Italic Magazine et j'écris pour Le Billet depuis juin 2014.