Les Docks | Yeasayer, ce compromis parfait

Retour sur un concert d'anthologie.

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Yeasayer - Les Docks - Image droits réservés . © Thomas Ebert

Etiez-vous ce 20 juin 2016 aux Docks ? Si oui, chanceux que vous êtes. Si non, vous avez raté quelque chose. Nous, nous faisons partie des chanceux qui ont assisté à une soirée qui valait le déplacement.

Sur le coup de 20h50, ABU lance les hostilités. Comme nous en parlions auparavant dans un article, le Bernois nous impose son univers fascinant, gardant un équilibre entre douceur et énergie. Bien que la salle soit un peu clairsemée, ABU réussit à créer une véritable ambiance, une chaleur que peu d’artistes parviennent à transmettre. Cette chaleur humaine, il la transmet avec un français un peu hésitant – mais tout à fait convenable – qu’il distille entre ses morceaux. Cette communion artiste/publique se mélange avec les partitions soignées de l’auteur bernois. Entre ses titres phares Beautiful Waste et Mary, sa présence scénique et sa voix impeccable, ABU répond admirablement aux attentes.

Une heure de concert et un rafraîchissement plus tard, nous voilà paré pour l’arrivée de Yeasayer, groupe tout droit venu de Brooklyn. Formé en 2006, les trois acolytes vont nous déballer un concert d’anthologie, et je pèse mes mots. Quelques notes hésitantes, le début semble poussif. Ce n’est que de courte durée, la pop psychédélique nous emmène – comme Amen & Goodbye – dans un tourbillon rêveur et génial.

« I am Chemistry » résonne encore aux Docks

Tout s’enchaîne sans fioritures. Yeasayer nous vampirisent par ce côté délirant, sympathique et désordonné. Un désordre minutieusement orchestré, laissant transparaitre un entrain éclatant sur scène. On se laisse bercer, on s’envoie en l’air, on rêve avec la pop enivrante de Yeasayer. O.N.E, Wait for the Summer, Tightrope, Silly Me ou encore l’excellent I am Chemistry. Des morceaux qui libèrent cette pop cosmique d’un autre temps, d’une autre planète. C’est parfois spectaculaire, des fois joyeux, des fois dansant. Ces New-Yorkais nous font passer par tous les états d’âme. Une sorte de compromis entre plusieurs genres qui font de ce concert, un concert d’une qualité céleste.

Le virevoltant Anand WIlder - Image droits réservés - Thomas Ebert
Le virevoltant Anand WIlder – Image droits réservés – Thomas Ebert

Comme sur leurs albums, il faut un temps pour entrer, pour s’acclimater. Mais à partir du moment que la bête sort de sa tanière, il devient délicat de ne pas goûter à ce rythme diabolique. Tout du long, la performance des Américains ne cessera de s’intensifier tel un oiseau déployant ses ailes timidement avant de prendre son envol.

Entourés de mannequins illuminés répartis sur la scène, Yeasayer libèrent un répertoire conceptuel, unique et élégant. Cette excellente qualité sonore conjuguée à l’atmosphère chaleureuse des Docks, et vous avez le combo gagnant. Merci Yeasayer. Vraiment !