Difret

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Image droits réservés / www.keswickfilmclub.org

Le monde baigne dans l’injustice. Oui, c’est ce qu’on ressent quand on ressort de Difret. Une inégalité qui fait mal, qui touche. Le cinéaste Zeresenay Mehari réalise un film poignant, qui ne laisse pas indifférent…

En Ethiopie, une lycéenne se fait kidnappée, comme le veut une ancienne tradition locale. De là, démarre une expérience traumatisante pour la jeune fille, qui réussit à échapper à la vigilance de ses assaillants, en tuant l’un d’eux. Sur le banc des accusés, la jeune fille sera défendue par une jeune avocate, spécialiste dans le droit des femmes. Un procès houleux, entre tradition et justice, Difret met en lumière les sombres facettes de l’Ethiopie.

Les traditions sont parfois bonnes à mettre aux oubliettes. C’est le constat qu’on tire de l’oeuvre de Mehari, montrer la bêtise de l’homme, des traditions ancrées qui sont proches de la barbarie. Tirée d’une histoire vraie, Difret nous plonge dans un environnement pauvre, voire très pauvre, où les paysans sont impuissants face à ces pratiques néandertaliennes. Face à cette emprise masculine, les femmes, par le biais de cette jeune fille et cette avocate, vont se rebeller et faire face à une horde de chiens enragés qui souhaitent « venger » la mort de leur compatriote.

Cette oeuvre que dépeint Mehari est poignante et triste. Son approche du sujet, est méticuleuse et touchante. On sent ce regard que pose le cinéaste tout au long du film, un regard choqué.

Produit (en partie) par Angelina Jolie, Difret se pose comme un film dur, qui ne laisse pas indifférent. Malgré une prestation très moyenne de la part Meron Getnet, l’avocate, dont le jeu très passif et peu impliqué laisse une petite ombre au tableau, le film éthiopien est de bonne qualité, surtout pour son histoire et sa réalisation sans fioriture.

Bande-annonce :

 

Fiche technique :

Réalisé par : Zeresenay Mehari
Date de sortie : 4 février 2015
Durée : 1h39
Genre : Drame
Nationalité : Ethiopien

Casting :

Meron Getnet
Tizita Hagere