Le retour magique pour un album magique, 12 ans après, eh oui, Blur revient. Pour l’occasion, le Billet vous prépare un weekend spécial, un petit post aujourd’hui, une escapade en pays briton samedi, une playlist damonesque dimanche.
Cet album s’est mis en place dans des conditions en soi fascinantes. Les dernières années « créatives » de Blur, grossièrement entre 1999 et 2003, ont été marquées par un progressif abandon mental du groupe par Graham Coxon, la deuxième force créatrice du groupe avec Damon Albarn. S’ensuit un album exclusivement initié par Damon en 2003 (l’excellent, mais un peu triste Think Tank), puis une séparation inévitable, au terme d’une tournée sans enthousiasme (on se souvient du concert sans énergie à la Salle Métropole de Lausanne), chacun partant dans son coin, Damon s’investissant dans le génial projet Gorillaz aux mille collaborations. En 2009, le groupe se reformait, sans nouvel album, mais avec une envie folle de jouer ensemble. En témoignent, les images du live de reformation à Hyde Park, ainsi que la très longue tournée (avec quelques pauses quand même) qui suivit (passage génial au Paléo à l’été 2013).
C’est lors de cette tournée, en 2013, qu’un concert à Tokyo est annulé, laissant le groupe pendant 5 jours à Hong Kong, inoccupé, loin de leurs familles et vies londoniennes. Le groupe décide alors d’investir un vieux studio et de jouer quasi en continu pendant ces 5 jours, laissant des heures de bandes qui ne seront probablement jamais utilisées… Comme Damon le dit, Blur et lui-même en possèdent des tonnes, jamais mises en forme. C’est là que la fable devient touchante : un an plus tard, plus de dix ans après le dernier album, Graham décide de redevenir la force créatrice qu’il était dans le quatuor et demande la permission de travailler les bandes de Hong Kong. Il se retire, travaille seul, puis revient avec un album, quasi-prêt, un nouveau Blur.
C’est donc un disque qui sent les 90’s, mais qui embrasse follement notre époque, 12 titres où la patte de Graham prime presque pour la première fois sur celle de Damon, fortement imprégnés de l’ambiance de Hong Kong…
De la pop certes, quasi Parklife sur Lonesome Street, mais pas sans influences contemporaines, électronique par moment, un peu. On entend aussi l’album solo de Damon (My Terracota Heart), par endroit. On est touché, aussi.
Merci les gars.