Après le réussi Far from the Madding Crowd, Thomas Vinterberg revient cette fois avec une histoire hautement personnelle, inspirée de douze années de son enfance.
En 1975, Erik Møller (Ulrich Tomesen) est professeur d’architecture à l’université de Copenhague. À la mort de son père, il hérite de la maison où ce dernier résidait et qui fut la maison dans laquelle il a grandi. Souhaitant la vendre, Erik fait face aux objections de son épouse Anna (Trine Dyrholm) et de leur fille Freja (Martha Sofie Wallstrøm Hansen) qui souhaitent s’y installer. Pour donner de la vie à la maison ainsi qu’alléger les charges financières, les Møller décident de créer une commune; une sorte de collocation dans laquelle habitent plusieurs familles et individus. Recrutant des amis de longue date mais aussi des inconnus, la maison va rapidement devenir un pot-pourri où les émotions fluctuent rapidement entre tragédie et comédie, qui ne sera qu’exacerbé lorsque la jeune Emma (Helene Reingaard Neumann) apparait dans la vie de la commune.
Pour le co-fondateur du Dogme 95 avec Lars von Trier, école de pensée mettant l’accent sur le naturel, le scénario et la cinématographie, Thomas Vinterberg ne pouvait pas trouver meilleur environnement pour laisser place au chaos. Ayant vécu dans une commune de l’âge de 7 à 19 ans, Thomas Vinterberg en a écrit une pièce de théâtre sur laquelle s’est basé ce film.
Kollektivet est un film hilarant, certes, mais plus il avançait, moins la salle rigolait. Il touche évidemment à des thèmes lourds, comme la vie de familles entières partageant un espace vital ou le pouvoir exercé sous diverses formes dans une communauté. Mais c’est surtout le contexte temporel qui rend le film intéressant; nous sommes dans le Danemark des années 1970, une période optimiste, insouciante ou tout était toléré. Certaines scènes du film d’ailleurs paraissent aujourd’hui totalement irréalistes et absurdes, et c’est ce qui je lui reproche le plus. Certains moments nous font tout simplement sortir du film en se demandant comment est-ce possible de faire des conneries pareilles. Par exemple, d’inviter un parfait inconnu à vivre avec soi, d’inviter l’amante de son mari à vivre avec soi, ou de persévérer avec cette commune qui rend misérable la vie de plusieurs membres.
Du point de vue de la narration, le film est intéressant car il n’a pas vraiment d’acteur ou actrice principal(e). Comme la commune qui change de personnalité dominante, le film en fait de même en suivant par étapes les vies et les moments de différentes personnes. Kollektivet montre les vulnérabilités de chacun, lorsque les idéaux sont confrontés à la réalité; dans la vie, tout ne fonctionne pas comme on le souhaiterait.
Esthétiquement pur, Vinterberg reste un maître de la caméra, le son et l’image saurant vous transcender. Si le fait de pouvoir prévoir ce qui va se passer dans le film ne vous dérange pas trop, vous allez apprécier l’ascenseur émotionnel que vous prodigue la commune!
Pour terminer, félicitations à Tryine Dyroholm pour son prix de l’interprétation féminine dans le rôle de Anna!
Noté : 3.5 / 5
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Bande-Annonce
Détails
Date de sortie en Suisse: Prochainement
Réalisateur: Thomas Vinterberg
Pays de production: Danemark
Durée du film: 111 minutes
Genre: Drame
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