Boris sans Béatrice ne serait pas grand chose. Pourtant, Boris essaie tout de même de profiter de sa vie et de son statut malgré l’absence de Béatrice. Le long de sa petite aventure hédoniste, le réalisateur Denis Côté pose la question universelle que tout le monde se pose: « Suis-je quelqu’un de bien? ».
Boris Malinovsky (James Hyndman) est un homme qui a réussi. Quarantenaire, il est propriétaire de quelques entreprises, respecté dans la communauté locale québécoise, il a atteint la majorité des buts qu’il s’était fixé et il a épousé Béatrice (Simone Élise-Gerard), la femme qu’il aime, qui elle est ministre dans le gouvernement canadien. Le film débute avec Béatrice qui est gravement malade et qui est envoyée se reposer dans la maison de campagne des Malinovsky. Boris embauche la jeune Klara (Isolda Dychauk) pour s’occuper de son épouse désormais presque catatonique. Fier, parfois vaniteux, mais toujours orgueilleux, Boris continue comme si de rien était sa routine quotidienne, y compris son adultère avec Helga (Dounia Sichov). Tout change soudain lorsque Boris se retrouve face à un inconnu qui lui révèle que Béatrice est dans son état actuel à cause du comportement de Boris, et que lui seul peut la guérir de son affection.
Doté d’un vocabulaire recherché, fleuri et délivré en français, en anglais et en russe (ce mélange incessant peut surement en irriter quelques uns), Boris sans Béatrice est un film profondément triste et mélancolique sous ses airs hautins. C’est un film intriguant, qui compense ses quelques scènes longues et inintéressantes avec des séquences merveilleuses, mais qui ne sont néanmoins pas montées avec une pureté que l’on pouvait attendre. Mélangeant des thèmes psychologies et spirituels, sans vraiment se rapprocher de la religion, les acteurs semblent très naturels dans leurs rôles, avec un James Hyndman qui tente de convier cette dominance, sans en avoir les traits physiques, mais dans son comportement et sa démarche.
Que fait Boris sans Béatrice donc? Il essaie de vivre, il se console, il se justifie. Dans son arrogance ainsi que son égo, il se dit qu’il a bien le droit aux excès qu’il s’accorde, malgré la souffrance que ses actions infligent aux personnes autour de lui. Accompagné d’une musique lunatique collant parfaitement à l’aura du film, Boris ne semble guère prêter attention aux sermons de son mystérieux allié, qui étaient pourtant très clairs.
Tentant désespérément d’aspirer à quelque chose de plus grand qu’il n’est vraiment, Boris sans Béatrice me fait penser à Dom Juan par son élément central de l’intrigue; un mystérieux homme implorant le protagoniste de se repentir et de changer son comportement impie pour le bien-être de tous. Indécis dans son exécution, le film reste néanmoins une expérience intéressante pour les personnes curieuses de voir comment le Québec a évolué en tant que société et comment cela se reflète dans une partie de sa population; une population ouverte, sans tabou véritable, mais jamais loin du conflit.
Boris sans Béatrice est au final un film autosuffisant, tout comme son protagoniste, qui ne changera pas pour nous plaire.
Noté : 3.5 / 5
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Bande-Annonce
Casting
James Hyndman
Simone Élise-Gerard
Denis Lavant
Isolda Dychauk
Dounia Sichoy
Laetitia Isambert-Denis
Louise Laprade
Bruce LaBruce
Détails
Date de sortie en Suisse: Inconnue
Réalisateur: Denis Côté
Pays de production: Canada
Durée du film: 93 minutes
Genre: Drame
(Images droits réservés)