Antigel 2016: preview

Un festival pour lutter contre les frimas hivernaux...

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Comme chaque année, entre St Nicolas et les mandarines, le Père Noël prend un peu d’avance pour ses cadeaux en vous proposant, pour accompagner votre stratus de janvier/février, des moments de pur bonheur à travers Genève. Des concerts à la piscine, des performances au CERN, du hip-hop, du rock, de l’électro, des vieux et des jeunes, Antigel n’a, une fois de plus, déçu personne avec sa prog. On vous propose une sélection toute subjective et sans aucun classement, juste notre programme perso.

On commence par la soirée d’ouverture au Grand Central. Celle-ci s’installe cette année à Vernier, dans une halle industrielle vouée à la démolition, scénographiée par des architectes…  Antigel, comme les Nuits Sonores de Lyon, se place encore une fois dans la réinterprétation du patrimoine architectural urbain. Chouette. Première soirée donc, avec l’excellent Mikky Blanco. Souvent résumé à ses diverses identités (Newyorkais, gay, juif, etc.) dans les médias, il est un artiste engagé cherchant à faire bouger les lignes des mentalités. Il le fait avec un flow assez incroyable, un humour permanent et, surtout, une certaine énergie en live. À ne pas louper donc. Le lendemain, on ira voir Brodinski et ses potes, toujours au Grand Central, pour une soirée qui sentira bon les basses et la sueur. Un temps décrit comme le « son de sa génération » (ou un truc comme ça), on ne s’emballera probablement pas autant pour le Rémois, même si on prendra plus de plaisir un samedi soir en sa compagnie qu’au Macumba ou chez mamie. Ce premier weekend se finira plus tranquillement avec le toujours magnifique José González, décidemment omniprésent cette année. Le Suédois passera à l’Alhambra pour un dimanche tout en subtilité.

Le deuxième weekend commence dès le mercredi, avec Spoek Mathambo. Alors pour être franc, je n’en sais pas plus que ce que YouTube a la gentillesse de m’en montrer, mais Antigel mettant à l’honneur l’Afrique du Sud cette année (quelle magnifique initiative au passage). On ne peut que vouloir se jeter sur l’occasion d’en voir une partie de sa scène électro / hip-hop, à la Gravière cette fois. Totale autre ambiance le jeudi, avec les frimas islandais de Júníus Meyvant. On l’avait aperçu brièvement au Great Escape de Brighon en mai et on s’était un peu emmerdé. Mais force est de constater que le monde entier n’en disant que du bien et que l’Islande ne produisant fondamentalement pas de mauvais musicien, notre jugement avait dû être altéré par un mauvais fish & chips, voire une attente agaçante devant la porte. On remet ça donc à l’Epicentre, lieu visiblement magnifique, ancienne ferme à Collonge-Bellerive. Trêve de romantisme le vendredi, avec une soirée qui va chier des bulles, comme on disait dans le Gros-de-Vaud des années 1970. On retourne au Grand Central pour une soirée hip-hop clubbing avec, notamment, Angel Haze, Le1f, Teki Latex et Orgasmic (ex-TTC). Du lourd donc avec la gamine de Detroit/New York qui a partagé l’affiche avec les plus grands et qui propose un son hyper actuel, ainsi qu’avec Le1f, dont on se rappelle l’ incroyable titre « Boom ».  Viens !

La dernière partie du festival commencera encore le mercredi, avec Nicolas Godin, ex-moitié du duo versaillais Air. Son nouveau projet consiste en une réinterprétation du patrimoine classique de Jean-Sébastien Bach, tout en pop/électro, un moment intéressant et fascinant sans aucun doute. Toujours à l’Alhambra, on ira le lendemain voir le Suédois Kristan Mattson, aka The Tallest Man on Earth, pour le second moment de subtile suspension musicale suédoise de la semaine. Mais le weekend approche et le Grand Central résonnera vendredi d’une techno  excitée, avec du beau monde de Berlin (Efdemin), Madrid (Psyk) et San Francisco (Matrixxman). Le weekend se poursuivra samedi avec les légendes rock de Chicago, Tortoise. Préparez vos bottes et vos bières, parce que ça va être bon. Notre Antigel 2016 se terminera dimanche, pour la St Valentin, avec Jeff Mills, présent au Grand Central pour un Cinemixx. Il s’agira de la création, par le DJ légendaire, de la bande-son d’un documentaire muet de 1927 sur le Berlin d’avant-guerre. De la grosse électro sur des images sublimes, quelle meilleure façon de finir ce beau festival?

Bref, on vous tiendra informés et vous aurez droit à un rapport complet de nos soirées d’hiver genevoises.