A Most Violent Year

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Le 8 avril en salles - Image droits réservés - http://amostviolentyear.com/

Pourquoi autant de temps pour la distribution d’un tel film en Suisse? La question se pose car, une telle qualité cinématographique n’est pas chose aisée à mettre en application. Un film qui frôle la perfection…

Sur fond de corruption, Abel tente de se faire une place dans le business du pétrole. Au début des années 80, cet immigré ambitieux fait face à la violence, à la dépravation de ses convois, mais ne cède pas à la malhonnêteté de ses adversaires. Il gère son affaire de main de fer mais la pression commence à se faire sentir sur les épaules d’Abel ainsi que sur celles de sa famille. Un New York glacial qui rime entre « rêve américain » et cauchemar. Abel fera face à la dureté du marché pétrolier, tout en gardant les « mains propres ».

Si A Most Violent Year est un bijou du genre, c’est grâce à son ensemble, lequel fonctionne parfaitement. La photographie, qu’on doit à Bradford Young, est tout simplement majestueuse. Soignée et raffinée dans ses moindres détails, l’image en devient affolante pour les yeux. Ensuite, le casting. Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis, Drive) détale toute sa classe pour interpréter Abel Morales. Habillé de son long manteau beige, Isaac incarne un homme dont l’honnêteté ne tient qu’à un fil mais ne s’incline pas face à la violence ou le manque de « fair-play » de ses concurrents. Une performance XXL auquel nous pouvons associer celle de Jessica Chastain (Tree of Life, Interstellar). Une nouvelle fois, la jolie rousse campe son rôle à merveille.

Le rêve américain en point de mire - Image droits réservés - http://amostviolentyear.com/
Le rêve américain en point de mire – Image droits réservés – http://amostviolentyear.com/

Sous les ordres du réalisateur J.C. Chandor (Margin Call, All is Lost), A Most Violent Year atteint des sommets. De par sa narration, ses dialogues ou encore son ambiance, Chandor propose un film captivant. A commencer par l’entourage d’Abel. L’entrepreneur tente vaillamment de tenir ses principes, mais sa femme « trafique » dans son dos. Comment rester intègre, alors que son entourage trempe dans les eaux troubles? Une question que le cinéaste pose intelligemment en insistant sur l’ambiguïté régnante autour d’Abel. Un jeu de « voyou » auquel Abel ne veut en aucun cas prendre part. Malgré sa passivité et sa naïveté, l’entrepreneur reste dans une dynamique honnête.

Fascinant, A Most Violent Year nous baigne dans une ambiance 80’s stylisée. Un exercice de style parfaitement exécuté par le talentueux J.C. Chandor. Une somptueuse histoire, dont l’intégrité d’un homme est mise à rude épreuve. Un combat acharné, sur le fil du rasoir, qui frise la perfection à tout point de vue. Et dire que Javier Bardem était prévu originellement avant de laisser tomber le projet pour divergences. Une aubaine pour Oscar Isaac qui interprète peut-être son meilleur rôle avec ce film. En bref, un film à ne manquer sous aucun prétexte.

Bande-annonce :

 

Fiche technique :

Réalisé par : J.C. Chandor
Date de sortie : 8 avril 2015
Durée : 2h05min
Genre : Drame, Thriller
Nationalité : Américain
Photographie : Bradford Young
Musique : Alex Ebert
Scénario : J.C. Chandor

Casting :

Oscar Isaac
Jessica Chastain
David Oyelowo
Albert Brooks
Alessandro Nivola
Elyes Gabel
Catalina Sandino Moreno
Peter Gerety