Venise 2015 – Sangue del mio sangue

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Sangue de mio sangue
Image droits réservés © Asac - la Biennale di Venezia

Le réalisateur italien Marco Bellocchio revient aux sources en situant son long-métrage à Bobbio; son lieu de naissance. Un retour à ses début également ; son premier film, I pugni in tasca, récompensé du prix pour la meilleure régie à Locarno en 1965, avait également été tourné dans son village natal. Un film très personnel dans son lieu de tournage mais également dans son casting et son scénario. Un casting familial étant donnée que son fils Pier Giorgio et sa fille Elena y jouent des rôles principaux. Un scénario intelligemment mis en scène, issu du vécu du réalisateur. En resituant son histoire personnelle en 1630 – le suicide de son jumeau – et en revenant ensuite à l’époque contemporaine dans le même village, Marco Bellocchio crée une trame de narration réfléchie et créative.

Sangue del mio sangue met en scène deux récits avec comme point commun son lieu de déroulement ; le monastère de Bobbio. Federico arrive dans ce cloître religieux pour venger son frère jumeau qui a été séduit par la sœur Benedetta. Celle-ci, accusée de sorcellerie, sera emmurée à vie dans le monastère. Quelques siècles plus tard, toujours dans le même village, Federico Mai, inspecteur du ministère vient annoncer au village qu’un milliardaire russe souhaite racheter le monastère pour en faire un centre de réhabilitation pour drogués et alcooliques, voire un hôtel de luxe. Un vieil homme qui se fait appeler « conte Basta » , signifiant « Compte ça suffit », vit toujours dans ce lieu après avoir fait croire à sa femme qu’il était décédé et va s’opposer à cette acquisition. L’arrivé de l’inspecteur du ministère met en agitation le petit village qui vit grâce à fraudes et arnaques.

Sangue del mio sangue
Image droits réservés © Asac – la Biennale di Venezia

Des répliques tintées d’ironie concernant la religion et un retour vers une modernité archaïque fait de Sangue del moi sangue un film dénonciateur des élites qui ont hantés et hantent encore l’Italie . L’éclat de rire qui a envahi la salle lors de la scène où un client demande au patron du restaurant de ne pas lui faire de reçu illustre la réalité des problématiques abordées.

Une bande originale de la chorale Scala and Kolacny Brothers, connue pour reprendre des morceaux contemporains, s’accorde parfaitement avec la thématique passé-modernité placée au centre du récit créant un léger anachronisme agréable lors du premier épisode. Une belle photographie aux couleurs ternes vient sublimer les paysages presque vierges de la Val Trebbia. Deux points désolants : Un rythme lent, parfois trop et une deuxième histoire peu développée.

Marco Bellocchio aborde des sujets de fonds de la société italienne, tout en restant dans une narration abordable, un ton ironique et une belle mise en scène.

Bande-annonce:

Fiche technique:

Réalisé par : Marco Bellocchio
Date de sortie en Suisse : –
Durée : 1h46
Genre: Drame historique
Nationalité :
Scénario : Marco Bellocchio
Production : Kavac Film, IBC Movie, Barbary Films, RSI Radiotelevisione svitzzera, Maka Films.

Casting :

Pier Giorgio Bellocchio
Alba Rohrwacher
Elena Bellocchio
Ivan Franek
Roberto Herlitzka
Lidiya Liberman

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Diplômée en Etudes du développement international, je rejoins l'équipe du Billet en janvier 2015. Films engagés, indépendants, je suis à la recherche d'un cinéma qui perturbe le sens commun et heurte la banalité. Parallèlement, je travaille sur différentes recherches académiques sur le cinéma et la mémoire ainsi qu'au sein du bureau du festival Cully Jazz.