Mike Leigh décortique les dernières années du peintre britannique, J.M.V Turner (1775-1851). Une immersion totale dans l’existence d’un artiste reconnu surnommé le « peintre de la lumière ». Entouré de son père et de sa fidèle gouvernante, Turner soulage sa créativité par de nombreux voyages. Renommé, l’homme est membre de la Royal Academy of Arts qui lui permet de fréquenter toutes les classes sociales.
En évoquant ce film, comment ne pas s’enthousiasmer face à la performance dithyrambique de Timothy Spall. Grognon et rustre, endosser le rôle du précurseur de l’impressionnisme n’était (de loin) pas simple. Une interprétation qui prend une ampleur singulière au fil des minutes pour s’achever sur une qualité hors-norme.
Bref, revenons un peu à la matière de biopic habilement mis en scène par Mike Leigh. L’essence de cette oeuvre est principalement basée sur un personnage au caractère peu évident voire même détestable et (surtout) à la condition d’artiste. Caricatural, Mr. Turner dépeint un monde sale où l’hygiène était mise de côté. Un film bohémien qui ne rentre pas exactement dans la catégorie du biopic classique mais plutôt dans une étonnante fresque humaniste.
Mike Leigh ne réalise pas un film qui suit l’existence d’un artiste mais il pose un regard d’un point de vue social. S’appuyant sur cette folle interprétation de Timothy Spall, le cinéaste nous emmène dans une (trop) longue découverte d’un monde réel avec une pointe de fantaisie. Mais je me permets de rester un peu sur la retenue sur le fait que Mr. Turner est trop long et parfois lassant. Cela n’empêche que le « peintre de lumière » illumine l’univers par son flegme, sa subtilité et son caractère rugueux.
Note : 3,5/5
Bande-annonce :
Fiche technique :
Réalisé par : Mike Leigh
Date de sortie : 3 décembre 2014
Durée : 2h29
Genre : Biopic
Nationalité : Britannique
Photographie : Dick Pope
Musique : Gary Yershon
Casting :
Timothy Spall
Dorothy Atkinson
Marion Bailey
Paul Jesson
Lesley Manville
Martin Savage
Ruth Seen
David Horovitch