Deuxième jour de festival à titre personnel, sorti pour les 3 ans du Gonzo club à Zurich, soirée épique rythmée par de vieux tubes hip-hop des années 2000 tels que « Hot In Here », « Temperature » et » Gimme The Light ». Sven plus raisonnable et plus pro a préféré une bonne nuit de sommeil, au réveil je l’envie.
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Boreg
Compétition Internationale
7 ans après avoir présenté « Jellyfish », primé à Cannes en 2007 dans la catégorie « Caméra d’Or » (prix du meilleur premier film toutes catégories confondues), Shira Geffen s’essaie à la réalisation pour « Self Made/Boreg ».
Suite à un violent choc à la tête lorsqu’elle tombe de son lit, Michal artiste israélienne très influente est frappée d’amnésie. Elle en vient à oublier qui elle est et à quelle point son travail est important et reconnu à travers le monde. Ce qu’une équipe de journalistes allemands venus l’interviewer ne manquent pas de lui rappeler à sa grande surprise. Nadine (Samira Saraya) est employée dans le géant du meuble local. Toujours un peu perdue, elle fait la honte de sa famille. Pour ne rien arranger, sa mémoire est si mauvaise que tous les matins elle marque le chemin jusqu’à son travail à l’aide de petits clous. Un concours de circonstances à un checkpoint forcera Nadine et Michal à échanger leurs vies pour un bref instant.
Shira Geffen traite le conflit au Moyen-Orient de façon plutôt déroutante et pleine d’humour. La narration parfois chaotique, est sublimée par une esthétique très propre et des plans d’une remarquable beauté. Ne prenant jamais parti pour l’un ou l’autre camp, se contentant simplement de nous montrer sa vision des choses, la cinéaste en profite pour s’épancher sur la place des femmes dans cette société, qui subissent parfois leur situation au quotidien. Un film difficile à suivre qui a pourtant tant de choses à dire.
(Vu et rédigé par Hervé N’Zita)
Ecrit et réalisé par : Shira Geffen
Pays : Israël
Date de production : 2014
Genre : Drame
Durée : 89 min
Interprétation
Sarah Adler
Samira Saraya
Doraid Liddawi
Na’ama Shoham
Ziad Bakri
Equipe technique
Photographie : Ziv Berkovich
Montage : Nili Feller
Musique : Amit Poznansky
Direction Artistique : Andrew Chernakov
The Rover
Présenté hors compétition à Cannes cet été, The Rover est une nouvelle collaboration entre le cinéaste David Michôd, l’acteur et scénariste Joel Edgerton et notre « chouchou » Guy Pearce après le brillant « Animal Kingdom ».
10 ans ont passé depuis une crise financière mondiale qui a laissé le monde dans un chaos post-apocalyptique. Eric (Guy Pearce), solitaire et taciturne poursuit des bandits l’ayant dépossédé de sa voiture, seule relique de sa vie antérieure. Bien décidé à la récupérer coûte que coûte, il fera la rencontre de « Rey » (Robert Pattinson) jeune frère laissé pour mort d’un des voyous de la bande. L’ennemi de mon ennemi est mon ami comme le dit le vieux dicton.
Encore un film très attendu par la critique et le public, un film qui établira encore un peu plus ce qu’on savait déjà : Pattinson a définitivement tourné la page « Twilight » et nous donne la pleine mesure de son talent. Rey souffre d’un léger retard mental, ne comprenant pas toujours ce qui lui arrive, il est suffisamment débrouille pour s’avérer utile dans bon nombre de situations périlleuses. Le fait que Henry (Scoot McNairy) son frère ainé l’ait abandonné l’a profondément marqué et Robert Pattinson le campe à merveille. Par conséquent il vole aisément la vedette à un Guy Pearce dont le personnage se terre dans un mutisme de gros dur. Leurs interactions sont maladroites mais ils apprendront à se respecter mutuellement en chemin. Un road-movie avec à la sauce western à travers le bush australien. Un final un poil décevant compensé par la performance d’un Robert Pattinson excellent.
(Rédigé par Hervé N’Zita)
Réalisé par : David Michôd
Scénario : David Michôd & Joel Edgerton
Pays : Australie/USA
Date de production : 2014
Genre : Drame/Western
Durée : 103 min
Interprétation
Guy Pearce
Robert Pattinson
Scoot McNairy
David Field
Tawanda Manyimo
Richard Green
Gillian Jones
Equipe technique
Photographie : Natasha Braier
Musique : Antony Partos
Montage : Peter Sciberras
Direction artistique : Tuesday Stone
Compétition internationale : ’71
Yann Demange – 2014 – Angleterre
Avec : Jack O’Connell, David Wilmot, Sean Harris, Martin McCann
Vu et rédigé par Sven Papaux
En 1971, Belfast. Le conflit fait rage et une guerre civile éclate. Gary, une recrue, est envoyé au front. Divisé entre protestants et catholiques, la ville sombre dans le chaos.
Pris en embuscade, Gary se retrouve seul face à une horde d’ennemis. Un combat, pour s’en sortir sain et sauf, débute.
’71 est un film impressionnant par son suspens et son intensité. Yann Demange, pour son premier long-métrage, nous emmène, avec réalisme, au coeur de cette guerre civile. Entre thriller et film de guerre, l’oeuvre du britannique ne se résume pas à de la politique mais plutôt à montrer la stupidité et l’acharnement que l’homme peut avoir.
Stupéfiant et prenant, notons la performance (une nouvelle fois) du jeune Jack O’Connell qui crève l’écran par sa sobriété.
Intense et fort, ’71 est une réussite à tout point de vue. On se réjouit du prochain film de Yann Demange.
Bande-annonce :
Compétition internationale : Chrieg
Simon Jaquemet – 2014 – Suisse
Avec : Benjamin Lutzke, Ella Rumpf-Capron, Ste, Sascha Gisler
Vu et rédigé par Sven Papaux
Le monde entier s’acharne contre Matteo. C’est du moins ce que l’adolescent ressent. Ses parents, désemparés, l’envoient dans un alpage pour lui remettre les idées en place. Arrivé, l’ado sera pris en charge par une sorte de gang de jeunes révoltés (Anton, Ali et Dion) qui vont l’humilier. Tenace, Matteo fait preuve de courage et intègre cette bande de sales gamins.
Comment qualifier ce travail? Attiré par les quelques extraits que j’ai eu pu voir, Chrieg m’attirait beaucoup par son côté très sombre et des plans majestueux. La déception fut grande, Simon Jaquemet s’emmêle les pinceaux avec un film misérable par son scénario. Trop simpliste et incompréhensible, le cinéaste se perd avec un acharnement sur la violence de ces jeunes.
Le suisse souhaite démontrer toute la solitude d’un ado perdu dans sa vie mais il s’y prend maladroitement. Un drame d’une platitude totale et vide de sens. L’ensemble de ce film est à mettre aux oubliettes, à part des plans plutôt astucieux et esthétiquement beaux, Chrieg est une abomination.
Special Screenings : Cut Bank
Matt Shakman – 2014 – USA
Avec : Liam Hemsworth, John Malkovich, Bruce Dern, Terese Palmer Billy Bob Thornton
Vu et rédigé par Sven Papaux
Cut Bank, Montana. Dwayne McLaren (Hemsworth) ne rêve que d’une chose : dégager de ce trou. Dès qu’il aura rassemblé suffisamment d’argent, le mécano prendre la poudre d’escampette avec sa petite amie Cassandra (Palmer). Dwayne filme par hasard le meurtre du facteur Georgie, 100’000 dollars de récompense sont à la clé. Mais le cadavre reste introuvable et le jeune homme se retrouve dans le collimateur des enquêteurs…
Des revirements de situations, c’est le mot d’ordre que Matt Shakman s’est donné comme ligne conductrice. Une enquête semé d’embûches que mène le sheriff Vogel (Malkovich) qui va s’avérer être plus compliquée et plus dommageable que prévu.
Cut Bank est drôle, un humour plutôt originale durant une enquête sanglante. Emmené par un immense casting (Dern, Malkovich, Hemsworth), la qualité du long-métrage aurait pu prendre l’ascenseur et exceller. C’est avec une pointe de déception que je suis sorti de la salle. L’histoire étant bonne, la distribution des rôles optimales, le problème réside dans une sorte d’élan de facilité qui laisse un goût amer. On serait presque tenter à dire que le travail est un bâclé. Malgré ce bémol, Cut Bank reste tout à fait acceptable et rend une copie dans la mesure du raisonnable.
Premieres Gala : My Old Lady
Israel Horovitz – 2014 – USA, France
Avec : Kevin Kline, Kristin Scott Thomas, Dominique Pinon, Noémi Lvovsky, Stéphanie Freiss
Vu et rédigé par Sven Papaux
Mathias n’a plus un sou en poche. La mort de son père tombe à pic pour le New-Yorkais, qui hérite alors d’un grand appartement à Paris. Arrivé en France, il constate qu’une vieille dame vit dans l’appartement. Cette dame prétend que le logement est en viager : elle a contractuellement le droit d’y résider à vie. Pensant vendre l’appartement le plus rapidement possible, l’homme découvre que cette dame fut la maîtresse de son père pendant plus de 50 ans.
Israel Horovitz réalise une comédie sympathique avec My Old Lady. Mené par un très drôle Kevin Kline, l’humour britannique s’accorde bien avec l’environnement parisien. Sans être transcendant, l’histoire prendra une tournure plutôt amicale et drôle. Remercions Kevin Kline pour sa performance plutôt inspirée.
Un film qui trouvera son public mais l’ensemble du film reste un peu tendre.
Bande-annonce :