Guardians Of The Galaxy (Les Gardiens De La Galaxie)

Le space-opera a de nouveau le vent en poupe, de quoi rendre nostalgique les fans de "Firefly", "Serenity" et "Farscape".

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Dave Bautista (Drax Le Destructeur), Zoe Saldana (Gamora), Vin Diesel (Groot), Chris Pratt (Peter Quill/Star-Lord), Guardians Of The Galaxy, Marvel Studios.

Enlevé par un groupe de mercenaires-contrebandiers alors qu’il n’était qu’un enfant, Peter Jason Quill (Chris Pratt) auto-proclamé « Star-Lord » écume les recoins les plus sombres de la galaxie en quête de trésors à revendre au plus offrant. Manque de chance, sa dernière trouvaille un orbe mystérieux attire la convoitise de Ronan (Lee Pace) un dangereux kree qui a juré vengeance contre l’empire xandarien depuis la signature du traité de paix entre les deux camps. Traqué par Gamora (Zoe Saldana) assassin redoutable et accessoirement fille adoptive du titan mégalomane Thanos (Josh Brolin) sur ordre de Ronan, leur route croisera celle de deux curieux chasseurs de primes: Rocket (Bradley Cooper) raton-laveur génétiquement modifié, stratège hors pair, spécialiste de l’évasion et Groot (Vin Diesel) un arbre géant qui lui sert de garde du corps, incapable de dire autre chose que: « je m’appelle Groot ». Capturés par le nova corps, la police intergalactique xandarienne, tout ce beau monde finira incarcéré dans une prison de haute sécurité où ils feront la connaissance de l’électron libre Drax (Dave Bautista), alias le destructeur.

Ultimes remparts de la galaxie, un voleur, un psychopathe, un assassin et deux voyous devront mettre de côté leurs différents et leur rancœur pour s’unir contre Ronan l’accusateur.

 

Chris Pratt (Star-Lord/Peter Quill), Vin Diesel (Groot), Bradley Cooper (Rocket), Dave Bautista (Drax le destructeur) & Zoe Saldana (Gamora), Les Gardiens De La Galaxie, Marvel Studios.

 

San Diego Comic-con deux ans plus tôt: Marvel Studios, fort du succès retentissant de « The Avengers » annoncent à la stupeur générale le développement des « Gardiens de la Galaxie ». Inconnus au bataillon, même chez les hardcore nerds, le film devait permettre à Marvel d’élargir son horizon et exploiter son riche univers cosmique. « Pas inquiétudes » nous dit-on, « vous verrez c’est une équipe similaire aux vengeurs, sauf que leur juridiction c’est l’espace ». L’espace c’est bien ça le problème: Lorsque DC Comics et Warner Bros ont voulu prendre des risques et s’aventurer en dehors de leur zone de confort: Superman-Batman, ils nous ont pondu le décevant « Green Lantern ».

Kevin Feige et son flair légendaire permettent une nouvelle fois à son studio de sortir le film évènement de cet été. « Les Gardiens De La Galaxie » est peut-être le nouveau space-opéra de sa génération comme le fut « Star Wars episode IV: un nouvel espoir » en son temps.

James Gunn nous avait déjà conquis avec son film de super-héros indé « Super » totalement barré. Une histoire de mari jaloux faisant équipe avec une Ellen Page nymphomane pour récupérer sa compagne des mains d’un baron de la drogue local. C’est justement ce genre d’humour complètement décalé qui a convaincu les grands pontes de Marvel Studios: le meilleur moyen de vendre ces inconnus était de réaliser une comédie légère et décomplexée. Jouant également avec le fait que le public ne les connaît pas encore. Chose qui en va de même pour les personnages du film.

 

James Gunn, droit réservés.
James Gunn, droit réservés.

 

Ainsi le surnom de Peter Quill « Star-Lord », « Je suis Groot » et la nature de Rocket sont des running gags qui sont exploités tout au long du récit. Peter étant un terrien, bon nombre de ses expressions, références et métaphores sont prises au pied de la lettre par ses interlocuteurs aliens dubitatifs. Ce qui provoque généralement d’intenses fous-rires dans la salle.

Charismatique, amusant, balourd, bourreau des cœurs, un Han Solo 2.0 en somme (la mélancolie en moins) Chris Pratt délivre une copie impeccable. A l’aise comme un poisson dans l’eau car il évolue dans un registre qu’il connaît sur le bout des doigts, quoique peu habitué aux premiers rôles.

Le choix du cœur se portera sur Rocket doublé par Bradley Cooper dont la voix est méconnaissable!

Une adorable forte tête haute comme trois pomme, torturée par son passé et prisonnière de sa condition unique au monde. Comme il le dit lui-même: Il est le seul de son espèce. Une solitude qu’il cache en partie derrière des blagues, un penchant très prononcé pour la pyrotechnie et l’armement lourd. Fort heureusement, son association avec Groot qu’il est le seul à comprendre, représente un soutien moral non négligeable dans les hauts comme les bas.

 

Bradley Cooper (Rocket voix), Guardians Of The Galaxy, Marvel Studios.
Bradley Cooper (Rocket voix), Guardians Of The Galaxy, Marvel Studios.

 

Petite ombre au tableau: Dave Bautista, ancien catcheur reconvertit en acteur n’est pas spécialement à l’aise lorsqu’il s’agit de faire autre chose que rouler des muscles. Son rôle de brute épaisse aurait pu revenir à n’importe quel autre body-builder que cela n’aurait eu aucune incidence sur la qualité du film. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Gamora appartient quant à elle à cette catégorie de personnages suffisamment intéressants pour porter seule, un hypothétique spin-off focalisé sur son passé, présent ou futur.

Faisant abstraction de la scène d’ouverture, le film n’a quasiment aucun véritable temps mort. On est pour ainsi dire, directement propulsé dans une galaxie lointaine, très lointaine, vingt-six ans après l’enlèvement de Peter Quill. Le spectateur n’est pas largué pour autant, chaque nouvelle planète, base ou vaisseau a sa propre vignette explicative. Ce qui permet de savoir constamment où on est alors que les événements défilent à vitesse grand V. Les effets visuels sont parfois de toute beauté, malgré quelques fonds verts facilement décelables.

On souligne avec une immense satisfaction l’utilisation effective de la 3D, technologie souvent galvaudée ces dernières années. Placée entre de bonnes mains, elle s’affranchit véritablement de son étiquette d’instrument anti-piratage d’argument marketing, en témoigne notamment le sublime générique d’ouverture.

On constate en outre avec une satisfaction teinté de nostalgie, l’utilisation d’effets traditionnels: maquillages et marionnettes, comme au bon vieux temps.

 

Le Milano, Xandar, Guardians Of The Galaxy, Marvel Studios.

 

En dépit du rythme effréné de la narration, les héros ont relativement tous leur moment de gloire. Par ailleurs, quelques éléments de background particulièrement émouvants apporteront plus de profondeur, permettant au passage de s’attacher aux membres de l’équipe. Au surplus, les éléments composant l’équipe se complètent les uns les autres: ils ont en commun le fait d’être à la fois parias et des perdants que la galaxie a rejeté après leur avoir tout pris. Voir cette équipe naître sous nos yeux est d’autant plus crédible en raison de dialogues bien écrits favorisant l’alchimie entre les personnages. (Enfin, lorsque ceux-ci  n’essaient pas de s’entretuer).

Aussi agréable soit-il, le film souffre malheureusement d’un mal récurrent parmi tant d’autres qui gangrène l’univers cinématographique de Marvel: les antagonistes sont d’une banalité sans nom.

Ronan a beau être menaçant et imposant, on ne comprend pas plus que ça ses motivations: Détruire la galaxie? L’univers? Et vivre où après? Par conséquent il demeure caricatural à bien des égards. Même reproche à Karen Gillan qui interprète Nebula, l’autre fille de Thanos. Souffrant d’un complexe d’infériorité mêlé à de la jalousie vis-à-vis de sa sœur adoptive, son personnage n’évolue malheureusement que dans un seul registre.

 

Lee Pace (Ronan), Karen Gillan (Nebula), Guardians Of The Galaxy, Marvel Studios.
Lee Pace (Ronan), Karen Gillan (Nebula), Guardians Of The Galaxy, Marvel Studios.

 

En revanche, le mercenaire Yondu (Michael Rooker) ne devrait pas laisser grand monde indifférent, quand bien même une séquence le concernant aurait pu être coupée au montage final. Il y a encore toute une galerie de personnages qu’on vous laissera découvrir. Certains apparaissent déjà dans la bande annonce, alors que d’autres plus illustres ne devraient pas échapper à la vigilance du fan des productions Marvel de la première heure.

Le mot de la fin

Adapter « Les Gardiens de la Galaxie » était un pari risqué, avec les gros sous et la confiance amassés ces dernières années, Marvel pouvait se le permettre. On les remercie chaleureusement pour cet épique voyage intersidéral car la science-fiction vit à nouveau ses plus belles années et cela n’est pas pour nous déplaire. Les studios Marvel pourront sereinement dévoiler la troisième phase de leur univers cinématographique.

Guardians Of The Galaxy

Pays: USA

Réalisé par: James Gunn

Durée: 121 min

Genre: Action, comédie, science-fiction, aventure

Date de sortie: 13 août 2014

 

Acteurs et équipe technique

Chris Pratt

Zoe Saldana

Bradley Cooper

Vin Diesel

Dave Bautista

Lee Pace

Michael Rooker

Karen Gillan

Djimon Hounsou

John C. Reilly

Glenn Close

Benicio Del Toro

Josh Brolin

Stan Lee

 

Ecrit par: James Gunn/Nicole Perlman/Dan Abnett/Andy Lanning

Photographie: Ben Davis

Musique: Tyler Bates

Montage: Fred Raskin/Hughes Winborne/Craig Wood

Direction artistique: Ray Chan

Costumes: Alexandra Byrne

Maquillages: Karen Cohen

Effets spéciaux: Fazil Ahmed/Matthew G. Armstrong

Effets visuels: Aurelia Abate/Nicolas Aithadi

Animation: Peta Bayley

 

Autres avis

Rotten Tomatoes 96%

Hollywood reporter

Variety

The Wrap

IGN 9.2/10

 

Bonus: la fantastique bande son du film estampillée années 70

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