Née en 1984, Rachel Lang intégra l’institut des arts de diffusion à Louvain-la-Neuve, en Belgique, et y réalisa le court-métrage Pour toi je ferai bataille, son film de fin d’études. Son court-métrage fut non seulement projeté à Locarno, mais y remporta aussi le Léopard d’argent en 2010 pour les « Pardi di domani ». S’en suivit Les navets blancs empêchent de dormir, un autre court-métrage, en 2011 pour boucler la boucle en 2016 avec Baden Baden.
Nous suivons un été dans la peau de Ana (Salomé Richard), 26 ans, ne sachant pas trop quoi faire de sa vie. Embauchée pour conduire des vedettes de cinéma sur le tournage d’un film, Ana décide d’embarquer la Porsche Panamera de fonction et se dirige vers son Strasbourg natal pour y passer du temps avec sa grand-mère Odette (Claude Gensac). Ana décide d’entreprendre le projet d’une saison; celui de transformer la baignoire de sa grand-maman en douche. Ce chantier suivra en parallèle un autre chantier bien plus conséquent, où elle cherche à mettre de l’ordre dans sa vie dans une aventure loufoque, entre ex-amants, meilleurs amis, meilleures amies et ouvriers de chantier, entre autres.
Fascinant par son aspect cru, la facilité de la narration et son utilisation peu orthodoxe (mais terriblement efficace) du cadrage, Baden Baden raconte de façon dynamique et vive le chaos dans la vie d’une jeune femme qui cherche désespérément à y mettre de l’ordre.
Baden Baden est un film de contrastes et de personnes qui influencent notre héroïne. Alors que le titre peut littéralement faire référence à la ville d’eau en Allemagne où Ana propose d’emmener sa grand-mère, c’est aussi le reflet de la baignoire qui représente son propre chantier, celui qu’elle doit terminer de ses propres mains.
Le film touche aussi aux questions de la sexualité, avec une protagoniste souvent décrite comme mal coiffée, mal habillée et en général dans un état délabré. C’est ce qui rajoute cette couche de réalisme; l’aspect rafraichissant du film. Cette personne, dans son « anti-beauté », débute le film en train de conduire une vedette de cinéma. Féministe surement, Baden Baden développe en profondeur la plupart de ses facettes et de ses thèmes. Exemplifié par le fait de rouler à 180km/h sur l’autoroute en écoutant Si Un Jour, la relation qu’Ana entretien avec les différents hommes de sa vie et surtout sa fausse indépendance, qui en fait est le résultat de l’influence qu’ont les autres sur sa vie, le film manie sans faite de multiples histoires imbriquées les unes dans les autres.
Déroulant pendant à peine plus d’1h30, Baden Baden est une production enthousiasmante qui a su charmer son public. Baden Baden nous rappelle (et il est toujours agréable d’en être rappelé) que le cinéma n’a pas besoin de budgets faramineux pour bien raconter une histoire, créer des personnages auxquels on s’attache et d’utiliser des outils cinématographiques tels que la caméra, la musique et le scénario avec bon goût.
Indéniablement, Baden Baden déplaira à ceux allergiques à la moindre dose d’hipsterisme, mais cela n’a rien à voir avec la réussite de Rachel Lang.
Noté : 4 / 5
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Bande-Annonce
Casting
Salomé Richard
Claude Gensac
Swann Arlaud
Olivier Chantreau
Lazare Gousseau
Jorijn Vriesendorp
Driss Ramdi
Noémie Rosset
Thomas Silberstein
Zabou Breitman
Sam Louwyck
Kate Moran
Détails
Date de sortie en Suisse: Inconnue
Réalisateur: Rachel Lang
Pays de production: France / Belgique
Durée du film: 94 minutes
Genre: Comédie
(Images droits réservés)
