Deux frères règnent sur la capitale anglaise. Reggie et Ronnie Kray sont, durant les années 60, les parrains d’une mafia violente et intraitable. Un jour, Reggie tombe sous le charme de Frances et là, tout s’emballe. Complètement fou d’elle, Reggie se laissera convaincre de lâcher sa carrière de mafieux mais son frère jumeau ne l’entend pas de cette oreille. Un conflit s’installe entre les deux jumeaux et l’empire des Krays amorce une chute libre qui brise l’hégémonie des frères Kray.
Il n’est pas bon de se mesurer aux frères Kray. D’un côté, nous avons Reggie, un homme sans pitié et sûr de lui. De l’autre, nous avons Ronnie, véritable psychopathe et plutôt attiré par la gent masculine que féminine – une séquence exceptionnelle explique les penchants de ce dernier. Deux individus que rien ne semble diviser, une qualité propre aux frères jumeaux malgré leur cohabitation tumultueuse. Voici le thème central d’un film de gangsters où la relation entre Reggie et Ronnie ne tient que sur le fil du rasoir.
Si la relation entre les jumeaux nous tient longuement en haleine, le film suscite la curiosité rien que par son casting. Tom Hardy se donne la réplique à lui-même dans deux rôles différents. Si son interprétation de Reggie Kray est bonne, sans plus, celle de Ronnie Kray est d’excellente qualité. Deux rôles diamétralement opposés et subtilement campés par un Tom Hardy au sommet de son art. Sous la houlette de Brian Helgeland, à qui nous devons le scénario de L.A Confidential et la réalisation du bon 42, Tom Hardy parvient à jongler entre deux personnages différents avec une facilité déconcertante. Tom Hardy est L’attraction première d’un récit qui tourne en rond, trop scolaire dans son traitement. La structure du scénario est méticuleusement mise en application mais malgré le talent de Brian Helgeland, Legend se répète inlassablement. Extorsion, fraude, meurtres et autres négociations. L’histoire nous captive plus par le caractère violent et dérangé de Ronnie et la force tranquille qui habite Reggie, que par les péripéties de gangster ou les règlements de compte qui rythment le métrage. Ce qui est dommageable, c’est ce manque de rivalité des gangs adverses – l’un d’eux est mené par l’acteur Paul Bettany – qui est (quasiment) occulté au profit du business effectué par les Krays. Si bien que nous avons l’impression de ne pas exactement visionner un pur film de gangsters, alors que le début laissait présager un film d’un genre criminel.
L’autre demi-attraction vient de Frances (Emily Browning). Cette charmante créature sèmera la pagaille entre les deux frangins et incitera son Reggie de mari a prendre ses distances avec le milieu de la pègre, comme précédemment expliqué. Les prises de bec entre Frances et Reggie seront légion mais rien ne semble les séparer. Outre la double performance de Tom Hardy et le grain de sel amené par le personnage d’Emily Browning, nous pouvons souligner le travail accompli et détaillé de Dick Pope pour la photographie.
Pour en terminer, c’est un peu la déception qui prime. Malgré ça, Legend reste un film tout à fait acceptable. L’excellente prestation de Tom Hardy reste l’atout principal d’un film trop brouillon et répétitif. Un biopic moins iconique que les deux jumeaux Kray.
Bande-annonce :
Fiche technique :
Réalisé par : Brian Helgeland
Date de sortie : 30 décembre 2015
Genre : Biopic, Drame, Thriller
Durée : 2h11min
Nationalité : Britannique, français
Scénario : Brian Helgeland, John Pearson
Musique : Carter Burwell
Photographie : Dick Pope
Distribution Suisse : Impuls Pictures
Casting :
Tom Hardy
Emily Browning
Paul Anderson
Christopher Eccleston
Joshua Hill
Colin Morgan
Nicholas Farrell
David Thewlis
Duffy
Paul Bettany
