Camera au poing et intime au plus profond de l’âme humaine, de la vie.
Voilà l’essence du film Au Crépuscule d’une Vie, une réalisation qui s’apparente à première vue davantage à un film familial qu’à un documentaire.
La mère du réalisateur Sylvain Biegeleisen a 94 ans, et le médecin lui annonce que la fin s’approche doucement. Décidant de profiter des ultimes moments sur cette Terre avec celle qui lui a donné la vie, M. Biegeleisen lui rend visite chaque jour. Pourtant, la vénérable dame repousse le moment fatidique, et le réalisateur décide alors de chroniquer chaque jour supplémentaire avec sa caméra.
S’il y a une chose qui ressort à travers les commentaires du réalisateur nous sortant parfois des instants les plus intenses, les nombreuses chansons et les dialogues déchirants, c’est que Mme. Biegeleisen est un magnifique être humain.
Un film en noir et blanc dont les seules touches de couleur sont les quelques plans de la nature à l’extérieur, symboliquement tournés en montrant les saisons qui passent, rien ne laisse distraire le public de ce que cette dame peut offrir sur son lit de mort. Son humanité, sa présence d’esprit et sa lucidité ont amené le rire et le sourire à la salle entière, autant le grand public que les journalistes, les présidents et personnalités politiques.
Sylvain Biegeleisen, comme le dit sa mère, a tourné un film à propos de la vie.
La mort étant effectivement plus difficile pour ceux qui restent sur cette Terre, le message universel se situe justement là. Spontanément capturés, les mouvements, les regards, les mots font ressentir le combat de cette dame et aboutissent presque à une véritable catharsis pour les spectateurs.
Ayant lutté toute sa vie, elle sent la mort venir mais continue à transmettre le sentiment qu’il y a toujours quelque chose qui vaut l’effort de de la lutte, que la caresse reste une forme de langage et que la sagesse persiste bel et bien à travers l’amnésie passante. Une clairvoyance et un humour qui cachent le thème brutalement humain d’Au Crépuscule d’une Vie.
Plus on y réfléchit, plus les larmes nous viennent, car le temps qui passe promet une fin à chaque chose et à chacun, mais cela ne veut pas dire que les derniers moments ne peuvent pas être emplis d’allégresse.
Sylvain Biegeleisen rendit hommage avant la projection, déclarant que sa mère fut hospitalisée en Suisse pour se soigner d’une tuberculose il y a 65 années de cela et que d’avoir Au Crépuscule d’une Vie en ouverture des Visions du Réel est une façon de témoigner son égard envers le pays.
Mme. Biegeleisen décéda à l’âge de 95 ans. Paix à son âme.
Noté : 4 / 5
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Bande-Annonce
Détails
Date de sortie en Suisse: –
Réalisateur: Sylvain Biegeleisen
Pays de production: Belgique / Israël
Durée du film: 71 minutes
Genre: Documentaire
(Images droits réservés)