Sonar 2016 | Reviews

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Sonar 2016 / Tous droits réservés

Les vacances ont passées et pour respecter ce bel instant de la vie et le soleil, que l’on ne voit que trop peu à Lausanne, j’ai attendu avant de vous parler de tous les beaux festivals où je suis allé cet été. Non, en vrai, j’ai flemmé grave, mais je vais me rattraper.

Et ça commence par vous parler de celui qui a ouvert l’été, ou plutôt clôt le printemps, car il s’est déroulé les 16-17-18 juin, le magique et magnifique Sonar de Barcelona, baby !

Un mythe de la scène électronique, le festival barcelonais se déroule sur 3 jours, ou plutôt sur 3 jours et 2 nuits. On arrive jeudi soir, pour commencer par une petite soirée relax de tapas. Dès vendredi matin, tout s’accélère, on se rend à la place d’Espagne pour commencer le Sonar by Day, immense espace de moment relax et d’expérimentations en tous genres. Une des qualités remarquables des deux grands festivals barcelonais (Sonar donc, ainsi que Primavera Sound) est qu’ils ont su, malgré le gigantisme du truc, garder une ligne artistique claire : pas de Calvin Harris ou autres conneries… PS c’est du indie rock pur et Sonar de l’électro, parfois un peu mainstream (on est quand même loin de Tomorrowland), souvent expérimentale.

La journée de vendredi commence donc par quelques granitas à la vodka, tranquille en regardant El Guincho, toujours sympa, mais moins percutant que par le passé. Dans une des halles, le projet Kode9 x Lawrence Lek present The Nøtel est un truc dingue. D’abord tu as Kode9 qui fait un DJ-set complètement angoissant, sur lequel Lawrence Lek fait une performance assez étonnante. Il pilote un drone virtuel, style jeu vidéo, dans un hôtel virtuel, The Nøtel donc. Le tout donne un live assez bluffant et complètement addictif.

Kode9
Kode9 x Lawrence Lek present The Nøtel / Sonar 2016 / Tous droits réservés

On passe ensuite gentiment de Roots Manuva à Santigold, dans les deux cas des concerts assez plaisants, avant de se rendre à John Grant. Si vous ne connaissez pas, c’est un live à ne pas manquer. Sorte de songwriter électro mi-dark, mi-disco, se baladant en birkenstock-short à l’anglaise, on le voit prendre la salle à son compte et franchement c’est assez beau. Nothing more beautiful ? Pas loin mon John, mais en tous cas on a bien aimé.

 

On bouge ensuite au Sonar by night, où on boude ANOHNI pour aller voir Jean-Michel Jarre. Ceux qui les auront vus au Montreux Jazz sauront qu’on a eu tort. Le show du vieux maître de l’électro est chiant au possible. Attention, je dis pas que c’est mauvais. Disons qu’on attendait ni ne voulait un machin nostalgique rejouant oxygène jusqu’à la gerbe, mais là toute la particularité de cette époque glorieuse durant laquelle la musique électronique s’est créée est complètement mise de côté. Entendons nous, la musique électronique est devenue banale, logique, universelle et J.-M. s’est calqué exactement sur la façon dont elle se fait aujourd’hui. En gros, il fait de l’électro classique, normale de 2016. Rien de mauvais, rien de sexy.

Après un interlude avec Kode9 qui revient pour un show plus carré, mais assez bon, on prend notre baffe du weekend avec James Blake. OK, tout le monde connaît James Blake et on a tout dit sur cette chanson britannique typée, renforcée à grand coup de basses. Mais le mariage entre ce festival de malades d’électro et le jeune Anglais donne un show assez incroyable : son complètement taré, basses omniprésentes, proximité du public et en même temps immense halle servant de décor quasi-futuriste à cet instant. Bref, on a adoré, l’endroit s’y prêtait bien et on comprend pourquoi Sonar aime programmer ces artistes qui sont à la limite entre électro et pop-rock. Ils aiment, parce que le festival et l’artiste se renforcent mutuellement, afin de créer un moment puissant.

James Blake / Sonar 2016 / Tous droits réservés
James Blake / Sonar 2016 / Tous droits réservés

On finit la soirée à naviguer entre les grands noms des platines : Kölsch, Richie Hawtin, Flume et l’évidente star locale, John Talabot.

Le lendemain, gueule de bois monumentale et réveil catalan. Sonar jour 2 : c’est parti ! On repasse d’une scène à l’autre du Sonar by Day, ambiance vacances. Ison, marrant, Badbadnotgood, pas mal, Yung Lean, bof, Ivy Lab, très sympa, Oneohtrix Point Never, beaucoup trop bruyant. On va ensuite voir Cyclo dans le SonarComplex, grand auditoire feutré. L’idée du projet de deux artistes germano-japonais est de partir d’un son électronique assez expérimental, basique, pur et d’en créer une image en live, une sorte d’électro-encéphalogramme. Projet fascinant et hypnotique,  très beau par instants.

New Order / Sonar 2016 / Tous droits réservés
New Order / Sonar 2016 / Tous droits réservés

La soirée approche, on s’envoie quelques pinchos/pintxos et c’est parti pour New Order. Les vieux Brits font plaisir, nous rappelle la beauté un peu simpliste des 80’s et de ces moments où on ne se demandait pas quels étaient les influences ou les genres : des groupes comme ça explosaient toute leur génération et ne laissait pas de discussion quant à leur impact. Bref, c’est carrément bien et très sympa, un poil nostalgique peut être, heureusement je suis vieux, mais pas au point d’avoir vécu les 80’s adulte. On passe ensuite de Laurent Garnier (le brave Lyonnais fait un set de 7 heures), aux excellents Skepta et Stormzy. Pour le reste, on m’a dit que Boys Noize était pas mal, mais Fatboy Slim ennuyeux. Je ne peux pas dire, j’étais arrivé au bout de mes batteries du weekend, prêt à rentrer.

Prêt, prêt, certes, mais Vueling ne partagera pas mon enthousiasme et me bloquera la nuit à l’aéroport de Barcelone, mais ça c’est une autre histoire.