Mercredi 17 Mai 2015
On n’a malheureusement pas été accrédité pour la Nuit 1, qui comportait le meilleur lineup de la semaine : Tale of Us, Recondite, j’arrête. Je souffre encore un peu. Au moins, ça nous a donné l’occasion de visiter Lyon, faire du repérage sur la Confluence et nous reposer après 5 heures intenses de train régional.
Jeudi 18 Mai 2015
C’est le jour qu’on attendait le plus, le NS Day 1 : Ben Block l’organisait pour notre plus grande admiration. Une sélection d’artistes éclectique de quinze à vingt-et-une heures.
C’est l’Ensemble Links qui ouvre les Nuits Sonores 2015 avec Music for 18 Musicians de Steve Reich : 18 musiciens classiques, du piano aux marimbas en passant par les bois et les cordes imposantes. Une pièce expérimentale et répétitive d’une heure où on compatit pour le pianiste, qui joue à une cadence effrénée deux accords. Une belle surprise.
Ben Klock prend le relais alors que la pièce précedente résonne encore dans nos oreilles. Il est temps de mettre les boules Quies avant de démarrer un DJset de quatre heures dans la collection de vinyles du Berlinois. Une intro comme on n’en a pas l’habitude, assez longue et planante, dans la lignée de l’Ensemble Links. Avant d’introduire les beats et de frapper fort pour le reste du set.
On va quand même faire un tour dans la salle dédiée à l’expérimentation, la salle 1930, où Witxes effectue un live des plus épiques, digne des plus grandes bandes sonores. Une alerte orage est prévue à dix-sept heures, un petit tour sur l’esplanade s’impose, où Waxist termine son DJset funky-groove, parfait pour l’après-midi.
Dix-sept heures trente, il est temps de retourner voir l’oncle Ben qui a à présent rempli la salle 1960 : jeunes, moins jeunes, enfants, tout le monde y est.
Petite surprise qu’on attendait et qui n’a pas déçu, l’Ensemble Links qui revient pour interpréter la dernière track du DJset : Subzero, le tube de l’Allemand.
Vingt heures, il pleut des cordes, pas le meilleur moment pour rentrer manger, on se motive. Il faut bien dîner à un moment pour éviter de se ruiner sur un hot-dog ou un yahourt.
La Nuit 2 consistant en un circuit dans plus de quinze clubs et salles de concert de la ville, assez repoussé le moment du choix dilemmatique de l’endroit où aller : on se met d’accord pour aller à La Plateforme, une péniche sur le Rhône. On fait la queue pendant une grosse demi-heure (pendant laquelle Howling achevait son live). Peu de regrets, du moins pour le set de Konstantin Sibold du label Innervisions dans la cabine. Le bémol ? Trop de lumière, dévoilant le chapiteau; une impression de déjà vu.
Dans la cave du bateau pendant ce temps-là, un peu n’importe quoi entre Lotfi et Kosme (qui aurait besoin de tailler un peu sa barbe) et leurs modulations excessives dénuées de sens. Jusqu’à l’entame du DJset de Sven Weisemann, qui donnait un aperçu de son dernier EP.
Vendredi 19 Mai 2015
On se réveille tranquillement, mais pas trop quand même : le lineup de John Talabot commence sous peu. À temps pour le duo suédois Genius of Time, pour lequel on apprend que seule une moitié assurera le DJset. Le set technoïde fait tout de même bien plaisir, et on a même une opportunité de voir Syracuse et leurs vocales planantes sur fonds battus dans la salle voisine. L’un de nos coups de coeur du festival aux côtés d’Andre Bratten et ses puissantes basses, renouveau de la scène norvégienne de musique électronique.
Joy Orbison pourra remercier John Talabot et son retard d’avion pour avoir le temps de se ressaisir d’un set décevant mêlant dubstep et je ne sais trop quoi. L’Espagnol, comme pour s’excuser, n’y va pas de main morte, et la salle 1960 se voit de nouveau remplie. À côté, Ninos du Brasil mettent eux aussi le feu de leurs tambours assourdissants. On se partage entre les deux, ne sachant où mettre de la tête.
Vingt-et-une heures sonnent, il est temps d’aller manger un petit quelque chose avant de retourner sur le front de la Nuit 3, qui s’annonce fatigante.
Pile à l’heure pour set de l’expérimenté DJ Deep dans la Halle 1, qui nous laisse sans voix. Dans la foulée, c’est le marathon : Jessica 93 qui achève son live d’amour shoegaze dans la Halle 3 et Theophilius London, très attendu, qui débute sa performance dans la Halle 2. On notera l’ambiance un peu Club Med entre chaque morceau (même parfois pendant) dans cette dernière. Re-Halle 1 pour Moodyman avec qui tout le monde euphorisait, re-Halle 3 pour le jeune trio électronique Palma (qui a fait bonne impression) avant d’aller faire coucou à Carl Craig dans la Halle 1 et rentrer nous reposer. On laissera Brodinski aux autres.
Samedi 20 Mai 2015
Les émotions de la veille sont encore là, les maux de jambes également. Pas de Jamie xx pour Le Billet malheureusement… Etirements jusqu’à la Nuit 4, qui clôturera officiellement le festival (le closing du dimanche étant un “bonus”), immanquable. 3 acts attendus : Jon Hopkins, Rone et le fameux Laurent Garnier.
Le dîner fût long, mais sur place pour le live du Britannique, dont la présence a failli faire craquer une Halle 1 plongée dans l’obscurité, avec comme seule source de lumière l’écran sur lequel étaient projetés des visuels plus vifs et hypnotiques les uns que les autres. Collider et Sun Harmonics, à l’image du set, fûrent explosivement transcendantes. Personne n’a de temps pour un rappel : le flux de festivaliers va en direction de la Halle 2 pour le live de Rone sans perdre une seconde. Tous les bruits selon lesquels ce serait une performance décevante se sont avérés erronés : ouverture avec Bye Bye Macadam pour un voyage au coeur des Creatures, des jeux de lumière parfaitement synchronisés et surtout des grosses basses. On aime ça.
Même pas le temps de bavarder : le troupeau moutonnesque se rend dans la Halle 1 pour voir Lolo. C’en est limite agaçant. Direction la Halle 3 pour nous, on passera coqueriquer plus tard. Et tant mieux, on fait une belle découverte une fois de plus, Batida. Un groupe Portugais à l’inspiration Angolaise dont le leader tient une mini-conférence entre chaque morceau, expliquant ce dont il s’agit pour que l’on comprenne le message. Une bonne humeur contrastant avec l’ambiance stressante qui régnait.
Bon allez, on va voir Garnier ? Attends, on passe voir Rabih Beaini. Basé à Berlin, le Libanais choisit de jouer des morceaux aux structures peu conventionnelles, et ça change un peu de ce qu’on a entendu tout le week-end. Ok, ok, on va à la Halle 1 ! A la limite de l’implosion à notre arrivée, d’ailleurs. Impossible de se frayer un chemin dans la ferme. Ellipse. Une ovation de cinq minutes, un rappel underground d’une heure de plus jusqu’à l’aube, et voilà les Nuits Sonores 2015 déjà terminées.
Dans le tram, des souvenirs plein la tête, on se rendra à la gare passer un moins agréable moment dans le TER.
Pour les intéressés, cliquez ici pour revoir des live.