En coopération avec France Télévisions, Rabin, the Last Day est une production qui estompe la barrière entre le film documentaire et la fiction. Retraçant les évènements suivant immédiatement l’attentat sur le premier ministre israélien Yitzhak Rabin, le film démarre par une interview avec Shimon Peres, alors ministre des affaires étrangères, et continue avec des images d’archives de l’attentat. Il se concentre pleinement et assez rapidement à la version fictive et laisse la place aux acteurs.
Le 4 novembre 1995 donc, Yitzhak Rabin est abattu par trois coups de feu à la fin d’un gigantesque rassemblement à Tel-Aviv en soutien des seconds accords d’Oslo, signés quelques semaines auparavant. En faisant des concessions aux Palestiniens pour faciliter le processus de paix et installer une stabilité durable dans cette région, Rabin se fait de nombreux ennemis dans les factions d’extrême-droite ainsi que clergé ultraconservateur. C’est donc un jeune étudiant de 25 ans, Yigal Amir, pour qui le processus de paix représentait une trahison ainsi qu’une menace pour tous les israéliens, qui décida d’agir. Devant le fait accompli, la question se pose immédiatement de comment il fut possible d’en arriver jusqu’à là, et de savoir qui voulait la mort de Rabin.
Rien qu’en faisant ma recherche pour approfondir cet article, j’aurais pu passer des heures et des jours à lire et (tenter de) comprendre ce complexe et difficile processus qu’est la paix entre Israël et la Palestine. À l’abri de tous préjugés, stéréotypes ou méconnaissances, le fait reste qu’un chef d’état ayant été élu principalement pour sa promesse de paix fut tué par un militant, juif, qui justifia ses actions sur des interprétations de la Torah.
Du coup, Amos Gitai a les yeux bien plus grands que le ventre en essayant de faire passer un message cohérent, honnête (tant bien que mal) et instructif en deux heures et trente minutes. À moins de ne parler hébreu, le débit intense de mots est usant et drainant, et le spectateur passe une grande partie du temps à s’accrocher entres les diverses scènes dans des tribunaux, devant des commissions ou en interrogatoire. Gitai ne nous laisse pas vraiment le loisir de démarrer une introspection concernant le meurtre.
Rabin, the Last Day montre les réactions du peuple le jour même de l’assassinat du premier ministre, lors de son transport à l’hôpital et lors de l’annonce de sa mort. Au sein d’une foule en deuil, en colère et en quête de réponses, le jeu des acteurs ainsi que la mise en scène ne se prête que très peu à l’exercice de style souhaité par Gitai.
Une reconstruction exhaustive de faits et de paroles, de débats fondamentaux sur les Droits de l’Homme, surs la convention de Genève ou de La Haye, et d’interprétations de la Halaka noie complètement le but de l’analyse du dernier jour de Rabin.
Alors qu’aujourd’hui même, les Nations Unies ont accepté de hisser le drapeau palestinien sur leur bâtiment, le conflit entre les deux nations ne cesse de s’envenimer, et on ne peut que se demander à quel point tout serait différent si Yitzhak Rabin put continuer son travail. Il est dommage que Rabin, the Last Day ne communique pas de façon plus concise et plus claire sur ce personnage autant important et symbolique du processus de paix israélo-palestinien, que ce soit dans un documentaire ou une ficiton.
Noté : 2 / 5
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Bande-Annonce
RABIN, THE LAST DAY Bande Annonce (Assassinat… di Filmsactu
Casting
Yitzhak Hiskiya
Pini Mittelman
Michael Warshaviak
Einat Weizman
Yogev Yefet
Tomer Sisley
Ronen Keinan
Tomer Russo
Uri Gottlieb
Détails
Date de sortie en Suisse: Inconnue
Réalisateur: Amos Gitai
Pays de production: Israël / France
Durée du film: 153 minutes
Genre: Drame
(Images droits réservés)