Tout le monde l’attendait. Woodkid a choisi Montreux pour remonter sur scène – après plus d’une année – pour fêter le cinquantième anniversaire d’un Montreux Jazz Festival béat devant l’immense talent de Yoann Lemoine aka Woodkid.
Plongé dans un décor lunaire ou spatial – Woodkid parlait de la planète Mars -, le public se retrouve face à l’orchestre Sinfonietta de Lausanne, un choeur d’enfants de Montreux et Woodkid, droit et stoïque devant les quelques milliers de spectateurs venus l’applaudir. Un tonnerre d’applaudissements retentis dans l’Auditorium Stravinsky quand les premières notes retentissent. C’est à ce moment que « Iron », remasterisé, débute pour entamer un voyage sublime où le blanc prédomine une salle noire de monde.
Lemoine enchaîne avec ses titres phares – Golden Age, Run Boy Run, I Love You, Land of All -, mais la grande nouveauté de cette soirée se trouvait sur la brochette d’invités que le Français a invité. Notre regard balaie la scène, cherche qui se cache sur la scène, qui va prendre le micro pour une soirée déjà belle. On aperçoit vite l’artiste JR qui se promène sur la scène tout en prenant des photos et des vidéos. Mais rien à l’horizon pour le moment.
Le premier invité, et non des moindres, sera Son Lux. Programmé un peu plus tôt dans le festival, le duo new yorkais entame, en compagnie de Woodkid, « Easy » pour une nouvelle version délicieuse. On y succombe, on bave tant la reprise est folle. D’autres morceaux se succèdent, dont « Central Park » interprété par Yoann Lemoine et Ryan Lott. Ed Droste – de Grizzly Bear – ou encore Guillaume Brière – de The Shoes – prendront place sur la magnifique scène montreusienne. Mais l’immense surprise, c’est bien la venue de Elle Fanning. L’excellente actrice de The Neon Demon a poussé la chansonnette avec l’artiste français sur la chanson « Never Let You Down » où Fanning remplace Lykke Li.
Après ses « Friends », Woodkid conclut cette belle soirée avec ses tubes. « Iron », « Run Boy Run » résonnent et le concert arrive à son terme comme un rêve qui prend fin après la sonnerie grinçante de son réveil un peu trop matinal.
La découverte Rag’n’Bone Man
Si Woodkid était très attendu, la venue de Rag’n’Bone Man sur les rives du Léman l’était beaucoup moins. Force est de constater que Rory Graham est un artiste au talent immense et à la voix singulière. Pas de round d’observation, l’Anglais déballe une voix extraordinaire qui fascine, qui captive des gens médusés devant le coffre de l’imposant gaillard.
Du haut de ses 30 ans, l’artiste anglais enchaîne les titres, sa voix somptueuse qui mélange douceur et profondeur nous emballe instantanément. Touchant par son côté reconnaissant et très bavard avec un public encore sous le charme de cette voix singulière, Rag’n’Bone Man continue à s’attirer la sympathie de toute l’assistance par sa performance aboutie et sa modestie.
Véritable raz-de-marée musical, Rag’n’Bone Man est LA découverte du Montreux Jazz 2016.