C’est dans une formule légèrement réduite d’une part, mais grandement augmentée par ailleurs que je me rends en cette soirée de samedi à Nyon. Légèrement réduite concernant votre serviteur, la soirée de la veille ayant laissé quelques traces, mais grandement augmenté concernant la cause journalistique et la musique en général, la famille Marchand (Amandine et Audran) s’étant déplacé sur la Côte pour représenter dignement lebillet.ch, un peu, et pour rencontrer et voir Peace, beaucoup.
C’est donc un article augmenté des avis de mes collègues que je vous livre aujourd’hui. Je serai bref donc, afin de laisser d’autres au foie plus raisonnable que le mien exprimer des points de vue complémentaires…
Me concernant, la soirée commence par Polar Circles à l’Usine à Gaz. Pas franchement convaincu et trouvant globalement l’ensemble assez convenu et banal, voir même un peu daté, je me dirige vers le bar. Mon avis sera par la suite contredit par Amandine qui, elle, apprécie particulièrement… les goûts et les couleurs. Arrivent ensuite les Anglais de The Family Rain, autre source de désaccord avec ma collègue du billet. Perso, j’y vois tout ce que j’aime dans le rock anglais. Du punch, du bruit, ça gratte, ça fait pas d’histoire, tu bouges et t’es content. L’excellent Trust Me… I’m a Genius me donne envie de croire en eux et me redonne envie d’écouter de la vieille brit-pop des 90’s. Du bonheur et de la bière pour une ambiance de Manchester sur la Côte…
Du rock anglais à l’ancienne au hip-hop hardcore old school, il n’y a qu’un pas ou plutôt une rue, celle qui nous mène à la salle communale pour Dope D.O.D. Nous laissons, malheureusement, Peace à l’Usine à Gaz, bien accompagnés néanmoins. Une petite raclette, tradition des hivernales oblige, et zou pour un bon live de rap ! Dans la même veine que le concert précédent, Dope c’est tout ce que j’aime dans les concerts de hip-hop. Pas de fioritures, pas de chichis, mais pas de bordel inaudible non plus. Le trio néerlandais envoie du bois, comme disent les jeunes, et fait sauter la vénérable salle communale. Des maillots de NBA, des coupes de cheveux absurdes, des refrains qui claquent, des bras qui montrent le plafond, on saute, on gueule, ah c’est bien !
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Une soirée à l’ancienne donc, du rap et du rock et un peu de fromage. Maintenant, évidemment, dans la vie tout étant relatif, je laisse la parole à la toujours pertinente Amandine, afin qu’elle vous parle de son samedi aux hivernales…
Peace débarque sur scène sous quelques salutations polies de la part d’un public venu majoritairement découvrir plutôt que célébrer la sensation du moment au Royaume-Uni.
Ce n’est pas mon cas ni celui du petit groupe de fans du premier rang qui attendaient l’évènement depuis plusieurs longues semaines. Le ton est donné dès les premières notes de basse de l’intro d’Im a girl, le concert sera intense. Ce premier morceau assené comme un uppercut met tout le monde d’accord, le groupe est en forme. Carré, puissant et déterminé à conquérir un public pas encore tout à fait acquis à sa cause. Du moins dans nos contrées.
Le groupe alterne entre tubes du premier album (Follow Baby, california daze, bloodshake), son habituelle reprise de Binary finary, 1998 (toujours un grand moment en live) et quelques titres issus du dernier album Happy People. Parmi lesquelles : Gen strange, perfect skin, lost on me, money, World pleasure. Les quatre garçons de Birmingham sont peu communicatifs mais incroyablement intenses et efficaces. Les chansons sont délivrés à la perfection, la voix d’Harry Koisser est impeccable et nous colle des frissons à plus d’une reprise. En manteau de fourrure, pantalon de bas de survêtement Adidas et Dr. Martens, le leader en impose également avec un style décomplexé et totalement assumé. Le jeu keith-moonesque de batterie de Dom Boyce est un spectacle à lui tout seul et la présence cool et discrète de Doug Castle à la guitare lead incarne le parfait équilibre entre les deux. Le concert s’achève sur World pleasure et c’est cette fois, le moment de gloire de Sam Koisser à la basse. C’est lui qui lance la dernière partie instrumentale avec riff imparable avant que tout le groupe ne le rejoigne pour un final épique. L’audience s’est définitivement désinhibée et saute dans tous les sens. Peace a fait le boulot et l’a même très bien fait. Devant une telle débauche d’énergie donnée par le groupe et un public pas toujours franchement réceptif, on ne peut s’empêcher d’imaginer l’ambiance d’un show sold out à Londres. Puis on se dit qu’on est heureux d’avoir assisté au concert d’un groupe qu’on ne verra peut-être plus de si près dans les années à venir!
Toutefois, pour ceux qui aurait manqué ce petit moment d’intimité délicieux, ils seront au Caribana le samedi 6 juin prochain. Sans les avantages d’une petite salle et avec les inconvénients d’un festival, mais je pense tout de même que cela vaut le coup!
Amandine
A l’année prochaine Les Hivernales !