L’Everest. Gravir cette montagne légendaire demande de l’abnégation, du courage et une bonne dose de chance – la météo y est souvent capricieuse.
Le récit du film est basé sur deux livres publiés par deux membres de cette expédition. En effet, le récit s’inspire du livre – controversé par le guide Anatoli Boukreev – de Jon Krakauer, l’alpiniste et écrivain américain, retraçant une désastreuse ascension de deux expéditions à la conquête du sommet culminant à 8’848 m. Confrontées à l’extrême violence des tempêtes qui s’abattent sur eux, les équipes d’alpinistes vont se battre face aux éléments pour avoir la vie sauve.
L’ascension est déjà une épreuve difficile, mais la descente est souvent bien plus complexe. Les organismes sont entamés, l’oxygène devient rare, le supplice débute pour nos expéditions. L’alpiniste est un être égoïste – c’est bien connu – et Everest le met en valeur. Des pères de famille qui laissent derrière eux femmes et enfants pour partir à l’aventure et gravir ce sommet tant convoité. Une obsession qui laissera de grandes séquelles, car, c’est bien connu, la montagne décide du sort qu’elle réserve à ces courageux qui les gravissent.
Si vous vous attendez à un remake de Vertical Limit, passez votre chemin. Là, nous avons une histoire vraie, une histoire forte en émotion. Dans ce cadre idyllique, Baltasar Kormákur nous plonge dans un film où la tension grimpe progressivement. Posant les bases de son oeuvre gentiment mais sûrement, Kormákur nous immerge avec un regard respectueux et passionné sur la beauté du monde alpin.
Tourné au Népal et Italie, Everest se veut très réaliste. Certes, l’histoire s’inspire de l’autobiographie Tragédie à l’Everest de Jon Krakauer et d’une autre personne (dont nous de révèlerons pas l’identité pour ne pas dévoiler un élément majeur du film), mais certaines choses ne vont pas échapper aux personnes averties. Si l’ensemble nous en met plein la vue, les séquences « purement » alpines le sont moins. Le langage utilisé, le rythme de croisière imprimé par grimpeurs – surtout au sommet de l’Everest – et le gros souci quand on se retrouve à près de 9’000m : l’oxygène, ne sont pas très réalistes. Tout cela semble échapper à Kormákur, qui délaisse cet aspect basique de la réalité d’une ascension de haute montagne en faveur de la liberté artistique.
Au-delà de ces petits détails, Everest propose des séquences à couper le souffle qui plongent le spectateur dans l’incroyable paysage népalais. Des décors majestueux et un casting de haut vol sont les points culminants. Josh Brolin, Jason Clarke, Jake Gyllehaal – toujours autant charismatique en alpiniste solitaire et tête brûlée -, Sam Worthington, Keira Knightley, Emily Watson ou encore Michael Kelly complètent une distribution bien fournie. Mais notre attention se porte tout particulièrement à cet étonnant récit et cette photographie d’une excellente qualité. Un travail accompli pour un métrage qui ouvre parfaitement cette Mostra de Venise 2015.
Bande-annonce :
Fiche technique :
Réalisé par : Baltasar Kormákur
Date de sortie : 23 septembre 2015
Durée : 2h02min
Genre : Drame, Aventure
Nationalité : Britannique, américain, islandais
Scénario : Simon Beaufoy, Lem Dobbs, Justin Isbell, Mark Medoff, William Nicholson
Photographie : Salvatore Totino
Musique : Dario Marianelli
Casting :
Josh Brolin
Jason Clarke
Jake Gyllenhaal
John Hawkes
Sam Worthington
Robin Wright
Michael Kelly
Keira Knightley
Emily Watson
Elizabeth Debicki