Deadpool

La sortie en salles est enfin prévue cette semaine pour « Deadpool », le film qui réécrit les règles du super-héro.

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Deadpool, par Tim Miller
En salles le 10 février 2016. Image © 2016 Twentieth Century Fox Film Corporation. Droits réservés.

Merci.

Merci à Fox et à Marvel d’avoir enfin fait aboutir ce projet après dix années d’un enfer légal et contractuel. Merci d’avoir effacé de nos mémoires cette abomination qu’était Deadpool dans X-Men Origins: Wolverine. Merci à Ryan Reynolds d’avoir été parfait dans le rôle de sa vie et à Tim Miller d’avoir réalisé ce chef d’œuvre.

Car oui, Deadpool a enfin le film qu’il mérite. Un film hilarant aux facettes diverses et nombreuses dont l’autodérision est le fil conducteur, Deadpool est une bouffée d’air frais justement parce que le personnage n’est pas un héros: il est comme la majorité d’entre nous, c’est quelqu’un de normal qui obtient des superpouvoirs. Ryan Reynolds tient enfin son heure de gloire absolue.

Dans tout cela, on oublierait presque une histoire assez basique (pour rappel, Deadpool n’est pas un film d’action; c’est un film d’amour) et des acteurs taillés sur mesure dans chaque rôle, comme le décrit si précisément le fabuleux générique d’introduction sur fond de carambolage sur l’autoroute, sang qui gicle et Angel of the Morning.

Deadpool, par Tim Miller
Image © 2016 Twentieth Century Fox Film Corporation. Droits réservés.

Wade Wilson (Ryan Reynolds) est un mercenaire. Doté d’un fort caractère ainsi que d’une incapacité de rester muet, se décrivant comme un mauvais gars et ancien membre des forces spéciales de l’armée, il gagne son pain en amochant de « pires gars » qui harcèlent des gens sans défense dans la communauté locale. Un soir, dans le bar des mercenaires tenu par son ami Weasel (T.J. Miller), Wade fait la connaissance d’une jeune prostituée aussi déjantée que lui nommée Vanessa (Morena Baccarin). Une complicité s’installe très rapidement entre les deux et se fiancent lorsque Wade est diagnostiqué avec plusieurs cancers en phase terminale. Prêt à tout pour prolonger son temps avec Vanessa, Wade accepte un traitement clandestin du Dr. Francis Freeman (Ed Skrein) qui lui procurera ses superpouvoirs mais le défigurera aussi. La chasse sera lancée.

Ryan Reynolds est un phénomène qui a parfaitement compris comment tisser un lien par les réseaux sociaux et internet en 2016 tant il joue le jeu du personnage et crée le mythe Deadpool. Pas une seule fois il ne se prend au sérieux, jamais le film n’est prétentieux, il ne se mue pas en révolutionnaire du film d’action/super-héros (nous aurons droit très rapidement aux choses « sérieuses » cette année avec Batman vs. Superman, Captain America: Civil War et X-Men: Apocalypse justement) mais il est une bouffée d’oxygène bienvenue et nécessaire. D’ailleurs, l’oxygène fourni par Deadpool est tellement enivrant qu’il devient difficile de voir des autres films après.

La bande son signée Junkie XL est excellente, avec de nombreux classiques musicaux revisités durant tout le film. Du côté des acteurs, tout le monde se prête si naturellement au jeu, avec une mention spéciale pour T.J. Miller dans son rôle de Weasel. Evidemment, une campagne markéting de premier ordre est aussi à féliciter pour « Les 12 jours de Deadpool » ainsi que les diverses affiches publicitaires.

Deadpool, par Tim Miller
Image © 2016 Twentieth Century Fox Film Corporation. Droits réservés.

Durant 108 glorieuses minutes, tout le monde en prend pour son grade; l’industrie du film, les blockbusters, les studios, les acteurs, tant d’éléments sont passés en revue. Dans des scènes simplement hallucinantes, Deadpool puise abondamment dans la culture populaire et cinématographique pour construire son capital humour, un humour adulte et très indélicat qui, je n’en doute pas, ne plaira pas à tout le monde. Taken, X-Men Origins: Wolverine et The Green Lantern sont parmi les films référencés, alors que George Michael, les meubles IKEA ou encore les réseaux sociaux contribuent au bonheur. Deadpool prend toutes les faiblesses d’un film traditionnel d’action pour en faire sa force, tout en restant fidèle à la personnalité des comics, par exemple en s’adressant directement au public, en étant conscient d’être dans un film et en brisant le 4ème mur.

Pourquoi le film Deadpool est parfait selon moi? Parce qu’il dit tout haut ce que les fans et connaisseurs du genre pensent tout bas. Parce que c’est un film réalisé par un fan pour les fans. Parce qu’on y prendra du plaisir même si on n’aime pas les comics. Mais surtout parce que la production est consciente de ses limites, notamment budgétaires. Il n’y a rien d’exceptionnel à réaliser un film grandiose avec un budget illimité; il « suffit » de prendre ce qui se fait de mieux dans l’industrie (une maxime trop rarement vérifiée au final, tant les superproductions médiocres abondent de nos jours…). Comme dans d’autres aspects de la vie, il est par contre remarquable et digne d’éloges de produire un contenu de très haute qualité avec des moyens et des ressources restreints, et ça, Deadpool le fait avec brio. Il sait sur quoi miser et où il peut couper sans froisser le public. Tim Miller, maestro des effets visuels et qui prend les reines de son premier film, garde son œil expert sur la situation pour nous apporter un film dont on se souviendra longtemps. Du pur bonheur en combinaison Spandex rouge destiné à un public averti!

Le Billet vous offre d’ailleurs la chance de gagner des entrées pour le film avec notre concours ici. Bonne séance!

Noté : 5 / 5

Bande-Annonce

Casting

Ryan Reynolds
Morena Baccarin
Ed Skrein
T.J. Miller
Gina Carano
Leslie Uggams
Jed Rees
Brianna Hildebrand
Stefan Kapicic
Andre Tricoteux

Détails

Date de sortie en Suisse Romande: 10.02.2016
Réalisateur: Tim Miller
Pays de production: Etats-Unis
Durée du film: 108 minutes
Genre: Action / Comédie

(Images droits réservés)

REVIEW OVERVIEW
Noté
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J’ai obtenu en septembre 2013 mon Master de HEC Lausanne et je m'occupe ainsi de la majorité de l'aspect commercial et partenariats du webzine. C’est avec enthousiasme que j’ai rejoint David, Hervé et Sven en mai 2014 pour créer Le Billet, et je me réjouis d'y contribuer dans la durée!