Berlin 2016 | Hail, Caesar! (Avé, César!)

La 66ème Berlinale débute, hors concours, avec un hommage des frères Coen aux années glorieuses de Hollywood.

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Hail, Caesar! par les frères Coen
Josh Brolin dans le rôle d'Eddie Mannix. Image © Universal Pictures. Droits réservés.

Cherchant à montrer le chaos de cette véritable usine à rêves qu’est un studio de cinéma, Hail Caesar! rassemble dans un cocktail plein d’humour les diverses facettes improbables de la vie d’un studio, porté par un ensemble d’acteurs prenant leurs rôles au second degré et rendant des prestations exquises.

Hail, Caesar! est planté à une période charnière qui a fait le mythe de Hollywood, à savoir les années 50 avec ses Westerns (portés par John Wayne, Gary Cooper ou encore Alan Ladd), ses comédies musicales aux chorégraphies élaborées (Gene Kelly, Judy Garland), ses péplum épiques (personnifiés par Kirk Douglas ou Charlton Heston) ou encore la sensation de l’époque; les chorégraphies aquatiques mettant en scène Esther Williams. Hail, Caesar! choisit de se baser sur le genre du péplum, avec ses costumes élaborés, ses thèmes spirituels et ses innombrables figurants. Le film Cléopâtre de 1963 avec Elizabeth Taylor sera d’ailleurs l’exemple parfait de l’utilisation massive des figurants dans le genre, des figurants qui auront un rôle important à jouer dans l’intrigue de Hail, Caesar!.

Dans les années 1950 donc, Eddie Mannix (Josh Brolin) dirige les studios Capitol. Insomniaque, il vit véritablement des journées de 24 heures éveillé, et c’est tant mieux vu le jonglage incessant qu’il doit maîtriser. Dans un rôle de patriarche du studio, répondant uniquement au propriétaire, il doit s’occuper du cas de kidnapping de Baird Whitlock (George Clooney), star incontestée du moment et premier rôle dans « Hail, Caesar! », la superproduction à thème romain du studio. Il doit gérer DeeAnna Moran (Scarlett Johansson), star capricieuse des films dansants aquatiques, qui tombe enceinte hors mariage. Il doit intégrer Hobie Doyle (Alden Ehrenreich), vedette montante des westerns qui doit intégrer la production gracieuse de Laurence Laurentz (Ralph Fiennes). Mais surtout, il doit décider si il accepte une offre de Lockheed pour abandonner les studios auxquels il se dévoue tant.

Jouant une version légèrement fictive du personnage d’Eddie Mannix, qui n’était pas chef de studio, Josh Brolin est le fil conducteur dans cette histoire minutieusement orchestrée par les frères Coen, qui au final est un récit de l’humain au centre d’une tempête. Le personnage de Brolin, religieux, doit sans cesse ménager ses affaires personnelles et professionnelles, mais aussi celles de ses stars et ses combats contre la presse. Dans une conférence déjantée après la projection, où on a l’impression que les acteurs n’ont pas vraiment laissé leurs rôles au vestiaire, on sent que l’équipe a eu un réel plaisir à réaliser ce film et cela se voit à l’écran. Hail, Caesar! est une authentique comédie durant laquelle on ne voit pas passer les minutes, où l’humour n’est pas forcé mais est créé par les situations et surtout les mimiques d’acteurs exagérant leurs clichés, et dans laquelle on ne s’ennuie jamais au final. Hail, Caesar! est à mon avis une production aboutie.

Avec ses références à Ben-Hur et d’autres films légendaires mais un certain excès dans l’autodérision et quelques erreurs de montage, les frères Coen nous font passer avec Hail, Caesar! de très bons moments dans leur retour à la comédie huit années après Burn After Reading. Ils n’ont pas perdu la main!

Noté : 4 / 5

Bande-Annonce

Casting

Josh Brolin
Alden Ehrenreich
George Clooney
Max Baker
Ralph Fiennes
Heather Goldenhersh
Ian Blackman
Veronica Osorio
Tom Musgrave
David Krumholtz
Tilda Swinton
Fisher Stevens
Patrick Fischler
Fred Melamed
Michael Gambon

Détails

Date de sortie en Suisse: 17.02.2016
Réalisateurs: Joel & Ethan Coen
Pays de production: Etats-Unis / Royaume-Uni
Durée du film: 100 minutes
Genre: Comédie

(Images droits réservés)

REVIEW OVERVIEW
Noté
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J’ai obtenu en septembre 2013 mon Master de HEC Lausanne et je m'occupe ainsi de la majorité de l'aspect commercial et partenariats du webzine. C’est avec enthousiasme que j’ai rejoint David, Hervé et Sven en mai 2014 pour créer Le Billet, et je me réjouis d'y contribuer dans la durée!