Terrence Malick qui sort un film, c’est toujours un événement. Knight of Cups n’échappe pas à la règle et nous transporte dans une beauté visuelle pour notre plus grand plaisir. Le mystérieux réalisateur divise mais son talent n’est pas remis en cause, loin de là.
Rick (Christian Bale), que nous suivons, est un scénariste Hollywoodien, qui se mêle à la faune du show business pour fêter, boire, flirter. En pleine crise existentielle, Rick comble le vide en accumulant les conquêtes pour tromper ce sentiment de solitude, cette vie aux allures parfaites mais qui ressemble plus à une douloureuse épreuve. Là, se trouve l’essence même du film, cette qualité à creuser le personnage de Rick pour dévoiler, occulter le moindre faits et gestes d’un homme proche du néant existentiel par cette beauté conceptuelle.
Comme à son habitude, Malick fait du Malick. L’image est parfaite, une esthétique extraordinaire (l’image est d’Emmanuel Lubezki), une lumière inimitable, une musique douce et corrosive et un montage proche de la perfection. Ce travail singulier laisse peu de place à son casting très bien fourni (Bale, Portmann, Blanchett…). Les dialogues sont rares, comme le démontre le personnage de Bale. Fermé, tourmenté, silencieux, attristé, le comportement semble refléter un double de Malick qui contemple l’étrangeté du monde artificiel dans lequel il évolue. Avec la cité des anges en toile de fond, Rick apparaît tel un somnambule, dans l’attente d’un signe astral qui lui donnera sa chance comme le prouve le titre du film : Knight of Cups.
Un voyage philosophique, métaphorique auquel s’ajoute des voix off explicites, laissant apparaître les sentiments, les envies de chaque protagoniste. Guidé entre Los Angeles et Las Vegas, Malick nous plonge dans une incroyable épopée mélancolique presque déconnectée de la réalité, remplie de questions, de déceptions amoureuses. Une multitude de sujets universels sont effleurés délaissant le côté narratif au profit d’un style inimitable propre au réalisateur américain. Knight of Cups a la particularité d’avoir été réalisé en improvisation. Divisé en plusieurs parties, toujours en référence au tarot, l’oeuvre « Malickienne » nous enveloppe petit à petit pour dévoiler une fresque somptueuse de réflexion et d’errance auquel nous pouvons déplorer cinq dernières minutes sans intérêt. Mais sur 118 minutes, c’est anecdotique.
Pour son septième film, Malick reste dans la continuité de Tree of Life ou de To The Wonder, en nous « absorbant » dans cette machine à rêve à l’esthétique parfaite et unique!
Bande-annonce :
Fiche technique :
Réalisé par : Terrence Malick
Date de sortie : prochainement
Durée : 1h58min
Genre : Drame
Nationalité : Américain
Scénario : Terrence Malick
Casting :
Christian Bale
Natalie Portmann
Kate Blanchett
Imogen Poots
Teresa Palmer
Jason Clarke
Wes Bentley
Nick Offerman
Joel Kinnaman
Freida Pinto
Joe Manganiello
Antonio Banderas