En déploiement dans une zone en guerre, Mambru est mission humanitaire dans les Balkans. Epaulé par Sophie, Katya, B et Damir, Mambru, le responsable de cette équipe, laisse deviner des signes de lassitude et souhaite rentrer le plus vite possible. Avant ça, une dernière mission s’offre à eux. Bien qu’elle soit simple, la mission ne sera pas aussi aisée qu’elle n’y parait.
Cette mission consiste à remonter le cadavre d’un homme au fond d’un puits. La carcasse imposante du malheureux obstrue l’approvisionnement en eau des habitants d’un petit village perché sur les montagnes. Mambru décide de sortir l’homme, mais un problème de corde viendra suspendre l’opération. Sans corde, il est impossible de remonter le corps. Déterminés à le remonter, Mambru et ses acolytes partent à la recherche d’une corde. La tâche semble d’une extrême simplicité, malgré ça, Mambru aura toutes les peines du monde pour en dégoter une.
Un jour pas si parfait
Tiré du roman de Paula Farias, A Perfect Day tend vers la comédie à l’humour noir. Certes, le sujet ne laisse pas la place à l’humour, mais la réalisation prête plus à une authentique balade où les rires et autres situations cocasses viendront agrémenter un récit dont le spectre de la guerre ternit la beauté des paysages des pays balkaniques. Entre dialogues, transports à risque, A Perfect Day nous trimballe de part en part, à un rythme plutôt lent et désabusé, comme son personnage principal : Mambru.
Mambru – interprété par le charismatique Benicio Del Toro – est à l’image du film : critique. Mambru est un homme fatigué par ce climat austère, il critique l’ O.N.U pour sa faculté à ne rien faire, à adopter un comportement passif devant l’étendue du problème. Là, le constat dramatique du film prend le pas sur la comédie qu’on pressentait. La balance entre les deux genres nous perd par instant, malgré la finesse dont fait preuve Fernando Leon de Aranoa. Basculer du rire à la gravité de la situation, Aranoa réussit des prouesses par moment, comme en témoigne cette scène où Sophie (Mélanie Thierry) et Mambru plaisantent, avant de découvrir deux corps pendus. Cette séquence, intensifiée par le morceau « Sweet Dreams » de Marilyn Manson, démontre toute a dureté qui règne dans une partie du monde touchée de plein fouet par la guerre.
« Tout est marchandage »
À travers ces somptueux paysages, l’ambiance que dépeint A Perfect Day permet à nous, spectateurs, de découvrir les difficulté rencontrées par ces bénévoles et volontaires pour tenter remettre un peu d’ordre. Toujours à la recherche d’une corde, les instants de « deal » sont fréquents, nous plongeant dans l’enfer des négociations entre locaux et étrangers en période de guerre. Damir (Fedja Stukan), le traducteur de la bande, se « cassera les dents » fréquemment avec des habitants très méfiants et peu chaleureux.
A Perfect Day s’affirme comme un film sur la retenue. Grâce à une introduction rapide des personnages principaux, nous découvrons les caractères et les petites amourettes entre les uns les autres, la construction du récit se fait pièce par pièce. Parfois trop long ou trop tendre, A Perfect Day n’arrive qu’à de rares instants à utiliser toute la profondeur du sujet.
Bien qu’intéressante, cette comédie dramatique détient une étonnante puissance émotionnelle, sans l’utiliser à bon escient. Le parti pris par Aranoa de tourner en dérision la gravité du sujet, est un pari risqué mais plutôt bien exécuté. Mais irrémédiablement, nous sortons partiellement déçu d’une histoire qui pouvait être on ne peut plus intense. Sauvé quelque peu par son casting, A Perfect Day reste un film tout à fait correct.
A Perfect Day | Bande-annonce
Fiche technique :
Réalisé par : Fernando Leon De Aranoa
Date de sortie : 16 mars 2016
Durée : 1h46min
Genre : Comédie dramatique
Pays : Espagne
Scénario : Fernand Leon De Aranoa, Diego Farias, Paula Farias
Musique : Arnau Bataller
Photographie : Alex Catalan
Distributeur suisse : Praesens Films
Casting :
Benicio Del Toro
Tim Robbins
Mélanie Thierry
Olga Kurylenko
Fedja Stukan
Eldar Residovic