Burnt (À vif)

Bradley Cooper, ce rebelle de la cuisine gastronomique.

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BRADLEY COOPER (front) and OMAR SY (back) star in BURNT - Image droits réservés - © Ascot Elite

L’enfer, la tumulte des cuisines de restaurants étoilés est au coeur de Burnt de John Wells. Adam Jones, un cuisinier hors-pair en pleine rédemption après des déboires liés à l’alcool et à la drogue, pose ses valises à Londres pour redorer le blason qui est le sien. Pour ce faire, Adam Jones veut accéder aux trois étoiles du guide Michelin, alors qu’il s’est arrêté à deux étoiles quand il cuisinait à Paris sous la houlette de Jean-Luc, son mentor.

Nous retrouvons Adam (Bradley Cooper) en Louisiane, à ouvrir des huîtres. Devenu indésirable dans le monde de la haute gastronomie, l’as des fourneaux décide de prendre un nouveau départ après s’être infligé une punition – l’objet de cette punition était d’ouvrir un million d’huîtres. Exit la Louisiane, Chef Jones débarque à Londres métamorphosé. À la recherche d’un nouveau restaurant pour exercer ses talents, Adam rend visite à Tony (Daniel Brühl), un ancien collègue responsable d’un grand hôtel de la capitale et…secrètement amoureux d’Adam. Vous vous en doutez, Tony laisse les commandes de sa cuisine. Place de travail trouvée, la rock star des cuisines constitue son équipe de choc pour accéder enfin au Graal de la cuisine, les trois étoiles du guide Michelin.

Scénario classique et convenu, personnages clichés. Burnt, on ne va pas le cacher, n’est pas transcendant. Si John Wells parvient à garder la main mise sur une réalisation bien huilée, Burnt suit (trop) les trames bien définies d’une comédie dramatique. Trop classique dans son déroulement, le casting est malheureusement prisonnier de ce récit trop…conventionnel. Prenons Bradley Cooper, individu au tempérament explosif qui rythme le film au gré de la température des fourneaux. Charmeur et rebelle à la fois, Cooper interprète son rôle correctement, sans plus. Sinon, Omar Sy ne laisse pas une empreinte indélébile de son passage, sauf pour…une petite broutille. Les performances correctes de Daniel Brühl – éternel Niki Lauda dans Rush – et de Sienna Miller sont dans la même veine que le film: prévisibles. Par contre, la lueur nous vient de Matthew Rhys (The Americans) qui interprète le rôle du rival d’Adam Jones. Lui aussi véritable volcan prêt à exploser, il se délecte d’une scène, sans trop en dévoiler, fracassante.

la rock star des fourneaux, c'est Bradley Cooper - Image droits réservés - © Ascot Elite
la rock star des fourneaux, c’est Bradley Cooper – Image droits réservés – © Ascot Elite

Auteur de l’excellent August Osage County, son dernier film, John Wells déballe, avec Burnt, un film moyen. Perfectionniste dans son appréhension de l’espace grâce à ses plans, Wells sublime la cuisine gastronomique par la fluidité de son cadrage. Très appliqué techniquement, Wells pêche dans l’écriture. Scénarisé par Steven Knight – aidé par le chef étoilé Marcus Wareing -, Burnt semble authentique en cuisine mais très brouillon pour développement du personnage principal. Le passé de Adam Jones semble occulté et mis de côté. Si nous prenons en exemple Wild de Jean-Marc Vallée, l’incrustation de flash-back donnait une toute autre saveur au récit. Là, pour Burnt, cette alternative est complètement éclipsée, ce qui rend le passé de Jones inexistant, pas la moindre bribe.

Divertissant par instants, agréable techniquement. Malgré ces côtés positifs, l’oeuvre de John Wells sonne creux, laissant un petit goût amer. La trame dramatique est peu approfondie et cela se ressent au résultat final.

Bande-annonce:





Fiche technique: 



Réalisé par: John Wells
Date de sortie: 4 novembre 2015
Durée: 1h40min
Genre: Comédie dramatique
Nationalité: Américain
Scénario: Steven Knight
Photographie: Adriano Goldman
Musique: Rob Simonsen
Distribution : Ascot Elite (Suisse) SND (France)



Casting:

Bradley Cooper
Sienna Miller
Daniel Brühl
Omar Sy
Riccardo Scamaricio
Emma Thompson
Lily James
Uma Thurman
Matthew Rhys
Alicia Vikander
Sarah Green