Si vous vous attendez à la version originale de Peter Pan, passez votre chemin. Dans le Pan de Joe Wright, Peter Pan vit dans un orphelinat sinistre, dont la surveillante est une vraie peau. Un soir, le jeune Peter est enlevé et emmené dans un pays imaginaire, où règne Barbe-Noire (Hugh Jackman), le grand méchant de l’histoire. Epaulé par James Hook (Garrett Hedlund) – Capitaine Crochet en réalité -, l’orphelin entame une aventure gargantuesque dans un pays inconnu.
C’est Joe Wright, à qui nous devons Atonement ou Anna Karenina, qui ose l’adaptation du conte populaire de Peter Pan. C’est avec un nouveau regard que Wright expose un prequel d’une étonnante…mocheté. Effets spéciaux ou 3D presque migraineuse, Pan est une immense noyade à travers les bateaux volants, dont les artifices produits par ordinateur ne font que tenter désespérément de divertir le spectateur pour combler la pauvreté du récit.
Cette cinquième adaptation du héros qui ne veut jamais grandir ne rend pas justice au somptueux récit tel que nous le connaissons. Cette histoire inédite n’est qu’une oeuvre aventureuse à la soif débordante, mais sans la rigueur indispensable pour espérer un résultat de qualité.
Réalisation cauchemardesque, casting du même calibre. À titre personnel, je suis un fan inconditionnel de Garrett Hedlund – ses rôles dans On the Road ou Inside Llewyn Davis prouvent le talent du garçon. Mais là, sa performance vire à la mascarade. Une performance autant surjouée ne peut passer avec une direction d’acteur correcte. Je crache mon venin sur Hedlund, mais que dire des performances de Jackman ou du jeune Levi Miller. Une myriade de contre-performances qui ne font qu’accentuer le naufrage de Pan.
Du divertissement à l’ennui total, Pan est bien une terrible déception. Annoncé comme un gros flop outre-Atlantique, Pan devrait suivre le même chemin chez nous. Si J.M. Barrie serait encore parmi nous, il n’en aurait pas cru…ses moustaches.
