Crimson Peak

L'amour ne connaît rien à la perfection

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Crimson Peak - Image droits réservés - © Universal

Après avoir produit The Book of Life et avoir créé la série The Strain, Guillermo Del Toro repasse derrière la caméra – son dernier film était le décevant Pacific Rim – pour son tout nouveau projet: Crimson Peak. Un retour sur des thèmes récurrents qui sont chers au réalisateur Mexicain comme: les insectes, le fantastique et l’horreur.

Du côté de l’histoire, nous nous retrouvons à l’époque victorienne, aux alentours des années 1889. Edith Cushing (Mia Wasikowska) est une jeune romancière qui vit avec son père, un entrepreneur, dans l’état de New-York. Un jour, elle tombe sous le charme de Thomas Sharpe (Tom Hiddleston). Hantée par la mort de sa mère, Edith est mise en garde par le fantôme de sa mère sur un endroit nommé Crimson Peak. La mort de son père viendra brutalement changer le cours des choses et la jeune écrivaine décide d’épouser et suivre en Angleterre son nouveau mari: Thomas Sharpe.

Mia Wasikowska et sa longue chevelure blonde - Image droits réservés - © Universal
Mia Wasikowska et sa longue chevelure blonde – Image droits réservés – © Universal

« Prends garde à Crimson Peak », répète la défunte mère d’Edith. À raison, car ce manoir hanté perdu au fin fond de l’Angleterre et trônant au milieu de nulle part détient ce surnom à cause de l’argile qui rougit la neige en hiver, des hivers particulièrement rugueux. Ce rouge contraste avec la blancheur de la neige, ce qui donne une splendide couleur à l’univers du Mexicain. Extraordinaire et subjuguant de beauté visuelle, Crimson Peak nous baigne dans une délicieuse noirceur.

Sans conteste, la qualité visuelle et l’univers de Del Toro sont somptueux. Parfaitement calibré photographiquement – très bon travail de Dan Laustsen -, Crimson Peak, sous ses airs de film horrifique, s’intensifie à travers l’étroitesse et la longueur des couloirs provoquant un sentiment d’étouffement, voire de vertige. Cette prouesse technique se mélange aux contrastes colorés qui accompagnent l’oeuvre de Del Toro. Le blanc recouvre les paysages désertiques tandis que la noirceur enveloppe l’intérieur de la sinistre demeure des Sharpe.

Pour donner vie à la sombre histoire de Crimson Peak, le casting s’en accommode à merveille. À commencer par le duo énigmatique et mystérieux que forment Jessica Chastain et Tom Hiddleston. Frère et soeur dans l’histoire, les deux comédiens ne font qu’un et provoque une ambiguïté malsaine où la pauvre Edith Cushing – interprétée avec sensibilité par Mia Wasikowska – se retrouvera prise dans un étau « familial » presque insurmontable. Pour compléter le casting, Charlie Hunnam – hors des motos et de la drogue de Sons of Anarchy – campe le rôle d’Alan McMichael, un médecin secrètement amoureux d’Edith.

La belle Jessica Chastain dans un rôle qui lui va comme un gant - Image droits réservés - © Universal
La belle Jessica Chastain dans un rôle qui lui va comme un gant – Image droits réservés – © Universal

Malheureusement, un gros point négatif viens ternir le bon fonctionnement: l’écriture. Exercice tortueux et compliqué, l’écriture fait cruellement défaut à Crimson Peak. Parfois simpliste, voire prévisible, le scénario – une douzaine de versions auraient été écrites – semble avoir été mis de côté au profit du travail remarquable des décors. Sans trop en dévoiler, l’intrigue devient assez vite claire.

Au-delà de cet accident de parcours, l’expérience visuelle, aux allures gothique, concoctée par Del Toro scintille de mille feux au milieu de cette histoire incestueuse et meurtrière. C’est beau, mais le visuel ne comblera certaines lacunes grossières. Malgré ça, on se laisse transporter dans cet environnement glacial et âpre.

Bande-annonce:






Fiche technique:
Réalisé par: Guilermo Del Toro
Date de sortie: 14 octobre 2015
Genre: Epouvante, Drame, Horreur, Romance
Durée: 1h59min
Nationalité: Américain
Scénario: Guillermo Del Toro, Matthew Robbins
Photographie: Dan Laustsen
Musique: Fernando Velazquez
Casting:
Jessica Chastain
Tom Hiddleston
Mia Wasikowska
Charlie Hunnam
Jim Beaver
Burn Gorman
Leslie Hope
Doug Jones
REVIEW OVERVIEW
Note:
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Journaliste culturel. Ex Italic Magazine et ravagé de l'écran.