Il est toujours différent de se faire un avis à propos de films qui sont des adaptations, et d’écrire ce billet m’a d’ailleurs pris bien davantage de temps que je ne l’aurais souhaité, tant on peut discuter de facettes diverses et variées. Authenticité, personnages, histoire; tous ces éléments ont déjà un point de comparaison dans notre esprit, à moins de ne pas avoir conscience de l’œuvre originale.
Dans la version 2015 de Far from the Madding Crowd (un film en avait été fait en 1967), il s’agit de Carey Mulligan qui prête sa personne à Bathsheba Everdene, une jeune et belle femme qui part vivre à la ferme, dans la nature, loin de la foule. Elle fait la connaissance de Gabriel Oak (Mathias Schoenaerts), un berger menant une vie tranquille et austère. Les deux sont rapidement attirés vers l’autre, mais Bathsheba refuse la proposition de mariage de Gabriel et leur relation s’effrite. Plus tard, leurs fortunes changent par hasard et drastiquement du jour au lendemain, et c’est dans cette nouvelle vie que Bathsheda fait la connaissance de William Boldwood (Michael Sheen), un homme d’âge mûr, célibataire, qui lui aussi deviendra sous peu obsédé par la jeune femme. Finalement, Bathsheba fait la rencontre fortuite du Sergent Troy (Tom Sturridge), un soldat fougueux et arrogant qui vient compléter la liste des prétendants. Ne sachant pas prendre une décision, la vie de chacun en souffrira.
Je ne sais pas si Far from the Madding Crowd parlera davantage à un public féminin, mais ce film est cliché. Dans un genre qui est au final compliqué à définir, où il est même difficile de cerner la véritable intrigue, il nous parle des fantasmes d’une femme et des différentes facettes qu’elle désirerait chez son partenaire. Entre son premier amour, le berger, habile, qui lui procurerait tendresse et amabilité, le soldat, charismatique, dominant et protecteur, et le propriétaire foncier, qui est âgé mais garantit la sécurité, le confort et la stabilité, chacun fait visiblement vibrer une corde chez elle. Pourtant, à force d’abuser du fait qu’elle est désirée, la vie de chacun en souffre.
Et c’est d’ailleurs ce qui rend Far from the Madding Crowd difficile à aimer. Outre le fait que le film est une suite d’éventements fortuits mal expliqués, sans raison ou développement apparent et où les notions temporelles sont mal soignées, le personnage de Mulligan n’évoque ici aucune sympathie ou empathie car il s’auto-inflige tout ces maux et pourrit la vie de ceux autour d’elle.
Dans une sorte de Gatsby au XIXème siècle. Mulligan est coincée dans le même rôle: une femme ne sachant pas vers quel homme se tourner. Un rôle qu’elle joue cependant à la perfection, tout comme Shoenarts qui me fait penser à ce sportif au potentiel incroyable qui n’a jamais été pleinement exploité. Je me demande constamment pourquoi cet homme n’a pas fait une carrière tellement plus acclamée. Scheen est toujours magnifique tandis que Sturridge est quasiment indifférent dans son rôle, qui pourtant est le catalyseur des évènements. C’est d’ailleurs là le vrai drame du film; que la moitié des personnages nous rendent parfaitement indifférents et qu’il a fallu attendre les vingt dernières minutes pour un élément d’intrigue qui soit digne d’intérêt.
Une adaptation offre cette liberté de pouvoir interpréter et modifier les éléments originaux, or il me semble que cette liberté n’a pas été exploitée à son plein potentiel, particulièrement lors de la scène finale où tout le rôle, l’intégrité et la personne créée par Schoenaerts s’effondrent et la production chavire presque dans le niais.
Un élément clef en est pourtant altéré, à savoir le message envoyé par Bathseba à Boldwood, qui est bien moins direct et clair dans le film et qui aurait pu justifier de nombreuses choses. Quitte à vouloir raconter en deux heures un classique de la littérature anglaise, autant prendre des risques.
Noté : 3 / 5
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Bande-Annonce
Casting
Carey Mulligan
Matthias Schoenaerts
Michael Sheen
Tom Sturridge
Juno Temple
Rowan Hedley
Chris Gallarus
Connor Webb
Penny-Jane Swift
Rosie Masson
Alex Channon
Détails
Date de sortie en Suisse: 15.07.2015
Réalisateur: Thomas Vinterberg
Pays de production: Royaume-Uni
Durée du film: 119 minutes
Genre: Drame
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