EX MACHINA

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EX MACHINA de Alex Garland - Image droits réservés - http://www.blastr.com/

If you’ve created a conscious machine, it’s not the history of men, it’s the history of Gods” – Caleb

Alex Garland, scénariste et écrivain de renom, notamment connu pour La Plage, 28 jours plus tard, Never Let Me Go ou Sunshine, fait ses débuts de metteur en scène avec EX MACHINA.

Déjà prometteur en tant qu’écrivain, il convainc davantage derrière la caméra, en nous livrant un métrage mémorable, provoquant et poignant, d’une qualité hors pair.

What makes you human?” “There is nothing more human than the will to survive

EX MACHINA, du latin “issu de la machine”, suit Caleb (Domhnall Gleeson), un informaticien qui travaille pour l’entreprise « Blue Book », la plus grande société de moteur de recherche du monde. Après avoir remporté un concours, Caleb est sélectionné pour passer une semaine exilé à la montagne chez le CEO de la boîte, Nathan, pour participer à un projet secret.

À son arrivée, il découvre que Nathan (Oscar Isaac) travaille sur la création d’une artificielle (I.A.) nommée Ava (Alicia Vikander), logée dans le corps d’une jeune et belle humanoïde. Caleb doit alors lui faire passer le test de Turing – test destiné à déterminer si l’I.A. arrive à se faire passer pour un être humain doté d’une conscience de soi comparable à celle d’un homme, floutant alors toute distinction entre humain et machine.

Image droits réservés - http://www.slashfilm.com/
Image droits réservés – http://www.slashfilm.com/

Dès les premières secondes du film, Garland nous expose son talent en posant le cadre du film dans une adroite séquence d’introduction de moins d’une minute, se déroulant uniquement sur un fond de son, dénué de voix.

Cette atmosphère scotchante et intrigante, subtilement installée dans les premiers instants, perdure tout au long du film et est confirmée par des dialogues ingénieux et une intensité frappante entre personnages.

Dans un contexte où l’artificiel et l’humain se confondent, le spectateur est plongé dans un état haletant de tension, troublé et fasciné par les images qui se montrent à lui. On entre facilement dans le récit, bien que complexe, et le climat de suspense est suffisamment réfléchit et construit pour nous agripper et faire planer le doute sur toute supposition (fausse ou correcte) que l’on pourrait avoir. Nous sommes dans une course poursuite pour deviner ce que cache l’atmosphère mystérieuse et les événements à venir – le résultat en est qu’encore plus meilleur.

To erase the line between men and machine is to obscure the line between men and Gods

Ce que j’apprécie particulièrement avec ce film est que le réalisateur joue réellement un jeu bon enfant avec le spectateur – le spectateur a les informations en mains pour concrètement s’amuser en essayant de deviner ce qui va se passer, ce qu’il ferait à la place du personnage principal, etc. qualité qui n’est pas forcément présente dans certains films qui livrent des informations cachées uniquement à la fin, rendant toutes spéculations désuètes.

De plus, il importe peu que nous ayons raison ou tort dans nos fantasmagories: au moment où l’on est confronté à certaines images, que l’on avait ou non prédites, la réalisation pointue complimentée par sa bande son saisissante permets une panoplie d’émotions allant de l’horreur à la peur, en passant par le doute et l’amusement, rendant ces scènes incontestablement incroyables.

L’humour joue également un rôle crucial dans le métrage et Alex Garland parvient à implémenter des touches humoristiques ingénieuses de manière subtile, afin de ne pas donner de la lourdeur au film.

Image droits réservés - http://www.geeksandcom.com/
Image droits réservés – http://www.geeksandcom.com/

Le jeux d’acteur quant à lui est également fabuleux. Domhnall Gleeson (About Time, Unbroken) portraie parfaitement Caleb, rendant son authenticité et honnêteté naturellement empathique. On s’assimile rapidement à son personnage, suivant alors  la narration de son point de vue, en vivant et subissant l’intrigue avec lui. Je me réjouis d’en voir plus.

Similairement, Alicia Vikander (Anna Karenina) offre une interprétation vibrante d’Ava, parvenant avec brio et finesse à portrayer une intelligence artificielle qui se veut fascinée et proche de l’être humain.

C’est Oscar Isaac (A most violent year, Drive) qui toutefois vole la vedette du métrage. L’on ne peut s’empêcher de tomber sous le charme de Nathan et de son caractère qui est autant charismatique que doté d’une présence à couper le souffle. Il nous livre une très belle prestance et l’on ressort du film fan de son génie, de sa manière d’être et de ses répliques.

I told you you were wasting your time if you were talking to her. However, you would not be wasting your time if you were dancing with her” – Nathan

Finalement, nous sommes ravi de voir Sonoya Mizuno dans un rôle qu’elle joue à merveille. De pair avec Oscar Isaac, nous ne pouvons nous empêcher d’en être fan, notamment pour avoir, en duo avec lui, performé ce qui me semble être la meilleure scène du film et également une des scènes les plus mythiques du cinéma moderne – mais je m’écarte du sujet.

En somme, EX MACHINA est une fiction que j’ai particulièrement appréciée et que je conseille à toute personne appréciant un bon film à suspense. EX MACHINA cherche à brouiller les pistes et à mettre le spectateur dans un état de panique avec des retournements de situations qui cherchent à challenger ou même défier l’audience. Jouant avec le spectateur et le faisant participer ainsi, EX MACHINA est captivant et nous livre plus qu’assez pour satisfaire chacun d’entre nous. Il s’agit là d’un bon film de science-fiction que je ne saurais recommander assez. Il n’est pas parfait, mais il me semble que tous ses défauts demeurent au final mineurs dans l’appréciation globale du film, qui comporte suffisamment d’atouts pour émietter toute faille.

Bande annonce:

Fiche technique:

Réalisé par: Alex Garland Date de sortie : 3 juin 2015 Durée : 1h48 Genre : suspense, science-fiction Nationalité : Royaume-Uni

Casting:

Alicia Vikander Oscar Isaac Domhnall Gleeson Sonoya Mizuno