Agnès Obel ensorcelle le Théâtre de Beaulieu

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Après un passage remarqué au Montreux Jazz cet été, la belle danoise, qui vit à Berlin, réapparut pour notre plus grand bien au Théâtre de Beaulieu à Lausanne ce jeudi 16 octobre dernier.

Pour l’historique ou pour ceux qui ne la connaissent pas encore, quelques infos : Agnès Obel grandit à Copenhague, son anniversaire c’est dans 6 jours. Elle pratique le piano très jeune et découvre Joni Mitchell dans la biblio de sa maman (= tournant marquant). Ses inspirations : Claude Debussy, Maurice Ravel, Eric Satie, Joni Mitchell, Roy Orbison ou Elliott Smith (dont voici une chanson de lui que j’aime).

D’abord dans un groupe, elle finit par poursuivre seule en postant sur MySpace. Ses titres ne tardent pas à agiter la blogosphère. Sa chanson Just so retient l’attention de l’opérateur Deutsch Telekom pour une publicité. Son premier disque s’appelle Philharmonics et a été encensé par la critique dès sa sortie en octobre 2010. Son deuxième album Aventine est sorti en septembre 2013.

Et en live, c’est comment ?

Il est 20 heures quand se présente le groupe classique-folk French For Rabbits qui ouvre le concert de Agnès Obel tout en douceur. En tournée européenne depuis le 5 octobre, un album prévu pour le 27 octobre, tout semble être bien parti pour le trio néo-zélandais. Un set d’environ 45 minutes qui laisse gracieusement place à la deuxième partie de cette soirée placée sous le signe de la délicatesse et de la douceur. La salle est à présent presque remplie.

Un spot éclaire la scène juste devant le piano. Une petite silhouette s’installe discrètement derrière son instrument, tout de blanc vêtue, des cheveux blonds tressés très approximativement mais qui cassent un peu son image lisse et qui accentuent sa fragilité. Accompagnée de trois musiciennes, c’est un morceau instrumental qui annonce une suite de soirée percutante. Mélodies posées note à note, dont un ou deux accrochages inoffensifs. Le violon se manifeste, puis le violoncelle.

La voix puissante et douce à la fois de Agnès Obel résonne dans la magnifique salle du Théâtre et les poils s’hérissent. L’énergie que dégage le quatuor est impressionnante. On retrouve le même rythme dans de nombreux titres, des entrées en matière timides et calmes qui débouchent et s’achèvent en bourdonnement continu transcendant, tant les vibrations sont intensément ascendantes. L’excellente amplification de la salle offre une mise en valeur efficace de la performance de ces dames.

Les morceaux des deux albums Philharmonics et Aventine s’enchaînent, se mélangent et apportent une dynamique originale, les titres étant relativement différents d’un album à l’autre.

L’accueil dithyrambique qu’a réservé le public du Théâtre de Beaulieu à la belle Agnès Obel a porté ses fruits, puisqu’un rappel de trois titres a clôturé ce moment de haute tension.

Merci à Just Because pour l’organisation de tels événements. Je vous recommande chaleureusement de passer une heure avec Agnès, la prochaine fois que l’occasion se présentera (incontournable).