Acteur mondialement reconnu, Vincent Pérez se fait la main petit à petit à la réalisation de long-métrages, Alone in Berlin étant son troisième passage derrière la caméra en plus de ses courts-métrages nominés à Cannes. Le film est basé sur l’histoire véridique de Otto et Elise Hempel, un couple de résistants vivant à Berlin durant le régime nazi.
Durant la Bataille de France en 1940 sur le front ouest, le fils unique de Otto (Brendan Gleeson) et Anna Quangel (Emma Thompson), un couple ouvrier, est tué au combat. Dévastés par la réalité tragique d’une idéologie qu’ils ne partagent pas, les Quangel décident de faire résistance en déposant à travers la ville de Berlin des cartes postales anonymes. Sur ces cartes sont marqués divers messages incitant les citoyens à refuser de coopérer avec les nazis, de ne pas donner de l’argent, de refuser le service militaire, la liberté d’expression et même d’assassiner Hitler. Rapidement, ces cartes sont apportés à la police et tombent dans les mains de l’inspecteur Escherich (Daniel Brühl) de la Gestapo, qui s’engage à retrouver les instigateurs à tout prix.
Adapté du roman Seul dans Berlin (Jeder stirbt für sich allein) de 1947 signé Hans Fallada, un des premiers livres antinazis publiés après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Alone in Berlin est la cinquième incarnation à l’écran de ce couple allemand, dont le nom fut changé de Hempel à Quangel dans les interprétations artistiques.
Cela dit, cette version signée Vincent Pérez n’enthousiasme guère. N’ayant pas lu le livre, qui est déjà une version fictionalisée de l’histoire du couple Hampel, Alone in Berlin en tant qu’adaptation cinématographique tombe bien plat. Hormis une musique et bande-son fantastique, le scénario retenu paraît hautement improbable selon son développement. Le film nous montre le couple presque en tant qu’ennemi public numéro un, et pourtant la Gestapo met trois années pour retrouver quelqu’un dont le fils unique est décédé un jour particulier et dont la résidence à Berlin est dans une zone spécifiée. Vraisemblable ou fidèle, Alone in Berlin ne raconte aucune histoire plausible et ne gagne pas en crédibilité.
Bien trop souvent qu’une scène semble se développer, le réalisateur fait le choix frustrant d’abruptement couper et de passer à autre chose. Il se concentre sur des éléments gratuits, inutiles et les choix faciles. En conséquence on ne peut jamais vraiment s’immerger dans cet environnement où l’anglais est parlé en plein Berlin avec des accents forcés et un jeu d’acteur moyen.
Il est important de noter que sous l’Allemagne nazie, il n’a avait pas de mouvement de résistance unifié comme ceux en France ou en Pologne. Les divers actes de résistance ou de désobéissance furent donc nés d’actes isolés de divers groupes restreints de personnes, comme le complot du 20 juillet 1944 ou les cartes postales du couple Hampel. Dans ce contexte là, Alone in Berlin ne montre que très peu la mentalité et la peur de la délation qui est omniprésente pour se concentrer, mal, sur une glorification (ou l’ancêtre) des messages en chaîne .
Noté : 2 / 5
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Bande-Annonce
Indisponible
Casting
Emma Thompson
Brendan Gleeson
Daniel Brühl
Mikael Persbrandt
Détails
Date de sortie en Suisse: Inconnue
Réalisateur: Vincent Pérez
Pays de production: Allemagne / France / Royaume-Uni
Durée du film: 103 minutes
Genre: Drame
(Images droits réservés)
