Dans les années 2000, Laurel Hester, une brillante inspecteur du New Jersey, rencontre Stacie Andree, une jeune femme mécanicienne. Entre les deux femmes, une romance passionnelle s’installera. Un jour, Laurel apprend qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Dévastée et résignée, Laurel ne souhaite qu’une chose : elle veut que sa pension revienne à sa partenaire, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Un combat parsemé d’embûches débute pour Laurel et Stacie pour combattre cette injustice.
Freeheld, c’est surtout une histoire avec le coeur, une histoire qui démontre les largesses d’une société trop campée sur ses positions. Un film qui tombe à pic pour la légalité du mariage homosexuel. Si Freeheld est avant tout une histoire d’amour triste, le récit fait la part belle à cette bataille qui oppose les grandes instances et les défenseurs du mouvement LGBT. Même dans les années 2000, avouer son homosexualité semble être tabou – un sujet toujours d’actualité -, surtout dans les forces de l’ordre.
Le droit fondamental d’aimer qui nous souhaitons. Freeheld est ce qu’on peut appeler : une étape importante pour la légalisation des droits LGBT. Un récit qui trouve son émotion dans cette relation profonde entre Laurel Hester (Julianne Moore) et Stacie Andree (Ellen Page). L’une est une femme mûre qui possède une carrière sans fioritures dans la police. La seconde, Stacie, se trouve être plus réservée et est une as de la mécanique. En dépit de la différence d’âge entre les des deux femmes, le couple tient bon et se fortifie avec le temps.
Ce qu’on retire de plus marquant dans Freeheld, c’est la capacité de Julianne Moore de transmettre cette émotion en interprétant un rôle. Poignante dans sa partition, Moore sublime un métrage qui sonne faux. L’inspecteur forme un duo particulièrement attractif avec son fidèle partenaire Dane Wells (Michael Shannon). Particulièrement attractif, car le rôle de Shannon est l’élément détonateur du film. Outre les clichés du flic hétéro qui se sent trahi par son équipière de toujours, Shannon – auteur d’une performance très sobre – sera le premier à s’impliquer corps et âme dans le duel qui oppose Laurel à l’Etat du New Jersey. Par contre, l’alchimie entre Moore et Page ne prend pas. Le couple que forme les deux actrices – Page est loin d’être mauvaise mais quelque peu empathique – n’arrive pas à être si authentique que ce que veut faire croire le récit. Et ça, Freeheld va le traîner tout le long.
Plus l’histoire avance, plus le film se déroule à un rythme trop linéaire. Face à cette injustice et ce long combat entamé par les deux femmes, une véritable « tornade » nommée Steven Goldstein (Steve Carell) déferle dans le New Jersey, dans l’optique de prêter main forte au couple. Toujours autant flamboyant, Steve Carell joue le rôle d’un leader de la cause LGBT, venu gagner ce contentieux entre l’Etat et Laurel Hester. Goldstein apparaît comme un feu follet – aussi comme la figure du gay cliché.
S’assurer de protéger la femme qu’elle aime. Voilà ce que Laurel Hester laisse comme dernier message avant de s’éteindre gentiment. Un combat que le réalisateur Peter Sollett tente de radicaliser, sans grande réussite à vrai dire. Son incapacité à faire grimper la dramaturgie est semblable au combat acharné du couple lesbien. À travers cette histoire (réelle) de combattante, Freeheld est à l’image et l’envie du couple : mener une vie discrète. Entendez par-là que l’oeuvre de Sollett suit l’histoire dans les moindres détails, mais on en ressort partagé et insatisfait, cherchant désespérément à nous tirer les larmes.
Freeheld | Bande-annonce
Fiche technique :
Réalisé par : Peter Sollett
Date de sortie : 10 février 2016
Durée : 1h44min
Genre : Drame, Romance
Nationalité : Américain
Scénario : Ron Nyswaner, Cynthia Wade
Musique : Hans Zimmer, Johnny Marr
Distributeur suisse : Praesens film
Casting :
Julianne Moore
Ellen Page
Michael Shannon
Steve Carell
Luke Grimes
Josh Charles
Skipp Sudduth
Mary Birdsong
